Trois ans après la mort de Jean-René Auffray à Hillion, sa veuve va saisir la justice. Convaincue que les algues vertes ont causé le décès de son mari, elle veut obtenir la reconnaissance de la responsabilité des autorités publiques et une indemnisation du préjudice.
Jean-René Auffray est mort le 8 septembre 2016 à Hillion dans les Côtes d’Armor. Sportif confirmé de 50 ans, il était allé s’entraîner pour préparer une course longue distance. Son chien qui l’accompagnait était rentré seul.
Le corps sans vie du joggeur avait été retrouvé par sa famille, couché dans une vasière dans l'embouchure du Gouessant, non loin de l’endroit où des sangliers avaient déjà péri en 2011.
3 ans après, sa veuve et ses enfants vont saisir la justice ce 18 juillet. C'est le site Médiapart qui révèle l'information. La famille veut obtenir la reconnaissance de la responsabilité des autorités publiques et une indemnisation des préjudices à hauteur de 600 000 euros.
? #Environnement | Algues vertes: la famille du joggeur mort en 2016 sort du silence et saisit la justice – par @InesLeraud https://t.co/mHT58rHpds
— Mediapart (@Mediapart) July 17, 2019
"Il y a deux mois, nous confirme l’avocat de Rosy Auffray, nous avons déposé une demande d'indemnisation auprès de la commune, de l’agglomération, et de la préfecture. Faute de réponses positives, nous avons décidé de saisir le tribunal administratif."
"En 2016, ajoute Me François Lafforgue, l'autopsie réalisée l'avait été beaucoup trop tardivement pour établir les causes du décès. Dans un premier temps, la famille, très secouée par le drame, n'avait pas voulu croire à la responsabilité potentielle des algues vertes. Malgré la médiatisation de plusieurs affaires liées aux algues vertes, elle n'était pas suffisamment informée. Aujourd'hui elle a changé d'avis."
Me François Lafforgue est l'avocat qui l'an passé avait fait reconnaitre la mort en 2009 de Thierry Morfoisse, qui travaillait à la collecte des algues, comme un accident du travail auprès du Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Saint-Brieuc.
C'est lui qui va donc épauler la famille Auffray dans sa demande de réparation, "pour que chaque décès suspect donne désormais lieu à une autopsie, et que l'information et la prévention soit accessibles au public."