Le 1er août prochain, le pass sanitaire sera obligatoire pour se rendre dans les restaurants et bars, même en terrasse. Ce sera aux établissements de faire les contrôles. Un casse-tête supplémentaire pour les patrons, comme à Binic, où ce cafetier pense fermer sa terrasse au public
Contrôler le pass sanitaire de ses clients : il n'en est pas question pour ce cafetier de Binic. Le 1er août prochain, René-Jacques Bullio, propriétaire du bar l'Atelier à Binic préfère fermer son bar et licencier ses quatre saisonniers.
D'un côté, il estime que se priver d'une partie de sa clientèle ne sera pas rentable. "Je ne me vois pas à partir de début août me priver de 50 % de la clientèle potentielle, c’est à peu près le taux de vaccination en France, tout en gardant 100 % de mes salariés, sachant que je devrais en attribuer deux aux contrôles. Ce n’est pas viable on va perdre de l’argent tout l’été et on va passer notre temps à vider les terrasses plutôt que de les remplir."
L'été, le cafetier réalise 60% de son chiffre d'affaires annuel. Fermer en août est donc une décision brutale après plusieurs mois de confinement.
Mais d''un autre côté, il explique qu'il ne veut pas contrôler ses clients et qu'il préfère fermer tout simplement, "ce n’est pas notre métier".
Crainte de tensions et d'incompréhension
Déçus, les clients les plus fidèles comprennent ce choix. Pascal, habitué de l'Atelier explique que "ça ne le dérange pas personnellement mais pour lui c'est impossible, dit-il en parlant du patron, plusieurs entrées, il ne peut pas contrôler en permanence". Johanne, cliente régulière de l'Atelier confirme que c'est compliqué parce que "s'il y a une personne [du groupe] qui n'a pas le passe sanitaire, on ne va pas laisser la personne partir seule, on va tous partir en même temps".
Tous craignent des tensions. Selon l'UMIH, syndicat de restaurateurs, le gouvernement aurait dû laisser plus de temps aux établissements pour s'organiser et aux clients pour se faire vacciner. "Si on pouvait écrire les textes ensemble, explique Fabien Labbé, président de l'UMIH des Côtes d'Armor et gérant du bistrot de la Poste à Saint Brieuc, on les écrirait mieux, ça éviterait qu'ils soient retravaillés suite à un discours et ensuite sur le passe sanitaire, évidemment on n'aurait jamais mis à contrôler les gens."
Le propriétaire de l'Atelier espère encore que le gouvernement fera marche arrière, au moins pour le contrôle du passe sanitaire en terrasse. En attendant, il gardera ouvertes, la cave et l'épicerie qui jouxtent le bar.