La cotation du prix du porc n'a pas eu lieu lundi au Marché du Porc Breton, les deux principaux acheteurs ayant refusé d'y participer, jugeant trop cher le cours du porc à 1,40€ le kilo. Face à cette situation, le gouvernement tient à rappeler sa mobilisation pour soutenir les prix.
L'absence de cotation au Marché du Porc Breton ce lundi est un nouveau rebondissement dans la crise de la filière porcine. Le marché au cadran de Plérin (22) qui assure 25% des ventes de porcs en Bretagne et 18% au niveau national, fixe le prix de référence national du kilo de porc. Or sans la présence des deux plus gros acheteurs du marché, la Cooperl et Bigard/Socopa qui représentent 30% des achats de porcs au marché au cadran, "le prix ne pouvait pas être représentatif" selon Jean-Pierre Joly, le directeur du Marché au Porc Breton. 12.000 porcs n'ont pas été vendus lundi et reste ainsi dans les exploitations.
Un camouflet pour le gouvernement
Ce retrait de la cotation des deux plus gros acheteurs du marché s'apparente à un refus du prix "politique" de 1,40€ fixé le 17 juin dernier suite aux accords entre les membres de la filière porcine et l'intermédiaire du gouvernement. Ce prix est "intenable pour les industriels de l'abattage compte tenu des cours 20 à 30 centimes moins chers en Europe".Avec plus de 2.700 agriculteurs adhérents, la Cooperl est le numéro 1 français du porc. Le groupe Bigard/Socopa est le leader français de la viande.
Le gouvernement se dit toujours mobilisé
Face à ce nouvel épisode de la crise porcine qui ne peut que secouer les éleveurs aux abois depuis des mois, le Premier ministre en visite auprès d'agriculteurs dans le Var, a cherché à relativiser l'absence de cotation de lundi et à rappeler la mobilisation du gouvernement face à cette situation de crise agricole.Pas un prix "politique"
Lors d'une conférence de presse au ministère de l'agriculture à Paris, Stéphane Le Foll a dénoncé l'attitude des deux transformateurs absent du marché au cadran. Il a rappelé que "le prix de 1,40€ est le fruit d'un engagement commun" de tous les acteurs de la filière. Il engage "chacun à se placer devant ses responsabilités".Reste que la marge de manoeuvre du ministre de l'agriculture semble bien maigre. Ses moyens de pressions pour ramener les transformateurs au Marché du Porc Breton pour la cotation de jeudi se résument à la discussion et à la négociation comme il l'a précisé mais il se veut pourtant déterminé : "Je ferai tout pour qu'il y ait une cotation jeudi".
Stéphane Le Foll a annoncé également qu'il travaillait à de nouvelles pistes d'export pour le porc français et qu'il organiserait une nouvelle table ronde d'ici la fin du mois d'août.