En juin dernier, alors qu’il effectuait un forage dans la baie de Saint Brieuc, le navire d'installation offshore Aeolus avait déclaré aux autorités maritimes une fuite d’huile. Des optimisations techniques ont été réalisées indique Ailes Marines, le bateau sera prochainement de retour.
Vue du ciel, la nappe d’huile s’étalait sur 16 km de long et 3 km de large. Depuis le début du mois de mai, l’Aeolus¸ navire néerlandais de 138 mètres de long effectuait des forages pour installer les pieux des futures éoliennes quand, le 13 juin, vers 6h30, il a rencontré un problème technique qui a entraîné un écoulement de l'huile utilisée dans les systèmes de guidage des foreuses. 170 litres se sont répandus dans la mer.
#Pollution #SaintBrieuc Vu du ciel, on distingue parfaitement la pollution sur le site du chantier des éoliennes de la Baie de Saint-Brieuc ...
— Stéven Tual (@StevenTual_off) June 15, 2021
Quel désastre !
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Ailes Marines, le promoteur du projet de 62 éoliennes dans la baie de Saint Brieuc, s’était voulu rassurant expliquant que ce fluide hydraulique est "spécialement conçu et développé pour des travaux en mer" et classé dans la catégorie "des fluides facilement biodégradables Il est largement utilisé pour des applications sous-marines, pour les travaux en mer, en raison de son faible impact sur le milieu." Le navire avait rapidement quitté la zone et regagné son port d’attache aux Pays-Bas pour des vérifications et des réparations.
? #communiqué | Ailes Marines apporte des précisions sur l’incident du 14 Juin 2021
— Ailes Marines (@AilesMarines) June 17, 2021
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La nappe d'huile s'était rapidement dispersée.
Les travaux de réparation effectués
"Des optimisations techniques et environnementales des outils et équipements du navire ont été réalisées par la société Van Oord, indique aujourd’hui Ailes Marines. Ces mesures ont été éprouvées par Van Oord lors de tests en mer effectués du 5 au 8 juillet dans le port de Rotterdam. Ces tests ont donné toute satisfaction."
Le bateau sera prochainement de retour sur le site pour reprendre les travaux fait savoir l’entreprise. La date exacte n’est pas encore connue :"Ailes Marines poursuit son étroite collaboration avec les services de l’Etat, à qui l’entreprise a remis un dossier détaillant les analyses réalisées et les mesures adoptées depuis l’incident, afin de convenir de la date prochaine de retour du navire sur zone."
Un retour qui fait naître des grimaces
Les pêcheurs qui craignent les effets des travaux sur les fonds marins pour les poissons et les coquillages et les méfaits des éoliennes sur la pêche sont déjà vent debout, " il est hors de question que ce bateau ne revienne. On va s’organiser pour qu’il ne puisse pas rentrer dans la baie " rugit Jonathan Thomas.
Dans un communiqué, au moment de la fuite d’huile, le Comité des pêches martelait que "la baie de Saint-Brieuc n'est pas un laboratoire à ciel ouvert où des industriels viendraient tester des outils et polluer l'environnement marin".
France Conan, la présidente de l’association Gardez les caps, opposée au projet Ailes Marines s’étonne et s’inquiète. "J’aimerais bien savoir comment ils ont fait pour réparer aussi vite. Nous on veut des garanties, ajoute-t-elle. Si ils reviennent pour nous polluer à chaque trou qu’ils font, ça va être… embêtant !". Et elle rappelle que la roche granitique est une des plus dures au monde, et qu’elle est donc très compliquée à forer. "Ils disent qu’ils ont fait des essais à Rotterdam, ça ne veut rien dire, là bas, assène-t-elle, on fore comme dans du beurre !"
L’Aeolus pourrait revenir dans la baie de Saint-Brieuc dans les jours à venir, mais il se peut qu'il soit attendu par un comité d'accueil.