Ce mercredi 16 juin, un avion de la Marine nationale a détecté une légère irisation de l’eau s’étendant sur 3 km de long et 50 m de large, en baie de Saint-Brieuc. La société Ailes Marines, à l'origine d'une pollution lundi dans le secteur, a annoncé poursuivre des travaux.
C'est dans l'après-midi de ce mercredi, lors d’un vol de contrôle en baie de Saint-Brieuc, qu'un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale a détecté une "légère irisation de l’eau s’étendant sur une longueur de trois kilomètres et une largeur de cinquante mètres". L'irisation se trouvait à huit kilomètres du fond de la baie.
Un bâtiment de la Marine nationale a alors été dérouté sur zone par la préfecture maritime de l'Atlantique. Confirmant l'irisation observé depuis les airs, des prélèvements ont été effectués. Les échantillons seront confiés ce jeudi matin à la gendarmerie maritime "au titre de l’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Brest suite au rejet accidentel d’huile hydraulique par le navire d’installation offshore Aeolus."
Lundi 14 juin, le navire d'installation offshore Aeolus, déclarait une fuite d’huile de 100 litres aux autorités maritimes, alors qu'il réalisait depuis le début du mois de mai des travaux de forage en baie de Saint-Brieuc dans le cadre du projet de parc éolien porté par la société Ailes Marines. Un survol des lieux permettait de confirmer la présence d'une nappe d'huile de 16 km de long sur 3 km de large. De nombreux moyens ont alors été déployés. Un contrôle aérien mardi 15 en fin d'après-midi concluait à la dissipation de la nappe de pollution.
Dans son communiqué de ce mercredi soir, la préfecture maritime précise qu' "aucun élément ne permet à ce stade d’attester formellement que les deux pollutions soient liées, il reviendra aux enquêteurs de l’établir."
Les travaux continuent sur le champ éolien
Ce mercredi soir, la société Ailes Marines revenait sur l'incident de lundi et précisait que l’Aeolus regagnait son port d’attache aux Pays-Bas pour des vérifications et des réparations. La société précise que les travaux de forage ont été interrompus temporairement "pour se concentrer sur l'analyse et l'amélioration des outils, afin de garantir une reprise des travaux de forage de façon optimale".
En revanche, Ailes Marines, filiale de l'espagnol Iberdrola, confirme la poursuite des activités de pré-tranchage en cours sur le site. Elle explique que ces opérations sont un préalable à l'enfouissement des câbles inter-éoliennes, "une avancée majeure pour la sécurité de la navigation et pour le maintien des activités de pêche au sein du parc de Saint-Brieuc".
Concernant la fuite d'huile, Ailes Marines indique que ce sont 170 litres (et non 100 litres comme annoncés préalablement, NDLR) d'huile hydraulique qui ont été perdus. Elle rappelle que ce fluide hydraulique est "spécialement conçu et développé pour des travaux en mer" et classé dans la catégorie "des fluides facilement biodégradables" avec "un faible impact sur l'environnement".
L'enquête sur cette pollution a été confiée au parquet de Brest qui a ouvert une information.
Le parc éolien offshore de la baie de Saint-Brieuc doit être érigé à 16,3 kilomètres de la côte. D'une capacité totale de 496 MW, avec 62 éoliennes, il est censé produire 1.820 GWh par an, l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 835.000 habitants, selon Ailes Marines. Sa mise en service est prévue fin 2023.