C'est au tour des communes de se lancer dans le financement participatif. En Bretagne, Langouët et Saint-Brieuc ont proposé à leurs habitants de soutenir des projets. Les prêteurs citoyens se verront rembourser sur plusieurs années, avec un taux entre 2 et 2,5 %.
Il y a quelques mois, le maire de Langouët, Daniel Cueff décide de demander un prêt à ses citoyens, afin de financer une étude, pour la construction "d’habitats conviviaux au bénéfice de l’environnement et des habitants". Il manque alors 40 000 euros.
Les habitant peuvent prêter de l'argent à la commune, en passant par le site Collecticity. Au total, 37 investisseurs répondent présents. Deux tiers sont des habitants, le reste vit en dehors, et douze personnes sont arrivées trop tard explique Daniel Cueff car la campagne était terminée. L'objectif a été atteint rapidement, dix jours avant la fin de l'échéance. La commune commencera à rembourser fin 2017, sur 6 ans, avec un taux d'interêt de 2 %, "au dessus des taux bancaires" précise Daniel Cueff.
Aller de plus en plus vers une démarche participative
Cette iniative a permis de compléter le budget mais le maire voit plus loin. Il s'agit pour lui d'initier une démarche participative, d'investir les citoyens qui vont être impliqués pendant toute la durée du projet, à travers des ateliers (six sont déjà prévus), sur le type de paysage, les questions de stockage et de production d'énergie etc... "Quand vous investissez dans quelque chose, vous le regardez de très près. Les gens savent à quoi va servir leur argent, tout est très identifié."Denise habite Langouët depuis presque 20 ans. Elle fait partie des habitants prêteurs. Elle a décidé d'apporter son soutien pour deux raisons : "le projet nous plaisait d'abord, en lui-même. Puis finalement donner son avis pour sa commune, c'est assez rare. Avec cette démarche, on joue sur son devenir, on met son grain de sel. On va plus loin."
"Béatrice vit elle à Saint-Malo. Elle a donné 100 euros "symboliques" dit-elle. Ancienne habitante de Hédé-Bazouges, elle continue de s'intéresser à ce qui se passe dans le coin. Plusieurs facteurs ont motivé son geste : le projet écologique, l'envie "d'encourager les mairies qui osent." "Je crois beaucoup en l'exemple, au fait d'essaimer des idées." Elle évoque aussi la question de "la traçabilité" Elle sait clairement où va son argent.
Pour elle, il ne s'agit pas de remplacer les banques : "on peut faire du chemin ensemble, de manière différente. Ce n'est pas incompatible, on peut faire du chemin ensemble, de manière différente."
Saint-Brieuc a aussi mis en place ce système, pour l'installation de panneaux photovoltaïques sur le toit d'un bâtiment. 8 400 euros ont été rassemblés en 20 jours.