Dans les Côtes d'Armor, 32 classes sont menacées de fermeture pour la prochaine rentrée scolaire. Annie Le Houérou, sénatrice et Arnaud Lécuyer président de Dinan Agglomération montent au créneau, alors que la carte scolaire doit être validée ce jeudi.
La carte scolaire de la prochaine rentrée inquiète les parents d'élèves, mais aussi les élus. Dans les Côtes d'Armor, la sénatrice Annie Le Houérou (PS), dénonce des contradictions entre les discours du ministre de l'Education nationale et l'annonce de fermeture de classes, dans un contexte marqué par la crise sanitaire.
Dans une lettre directement adressée à Jean-Michel Blanquer, elle lui rappelle ses propos et engagements. En janvier 2021, il disait notamment "Nous nous sommes d'ores et déjà engagés, à la rentrée scolaire dernière, à ne fermer non seulement aucune classe, mais aussi aucune école rurale sans l'accord du maire. Il est très important de persévérer dans cette logique de soutien."
Les fermetures de classes, une épée de Damoclès chaque année
Elle souligne que ces propositions de fermeture de classes "sont en total décalage avec le contexte sanitaire et social actuel et les dynamiques démographiques qui sont constatées sur notre département."
Jointe par téléphone, Annie Le Houérou insiste. "On a vu l'implication des communes, des parents, des enseignants, des enfants par rapport au Covid. " Et d'ajouter : "Je défends les écoles rurales. La solidarité nationale doit maintenir un service de proximité. L'attractivité d'un territoire tient aux écoles."
Votre responsabilité et celle du gouvernement est forte, les français sont fatigués, de plus en plus fragiles, ne dégradez pas plus la cohésion sociale dans nos communes pour des économies de bout de chandelles au regard du « quoi qu’il en coûte » et des milliards d’euros injectés pour sortir le pays de la crise économique. L’éducation de nos enfants mérite un effort national et fait partie des biens « essentiels » !
Même si Annie Le Houérou demande à nouveau un moratoire pour septembre 2021, elle estime qu'il faut arrêter "chaque année avec cette épée de Damoclès et ces fermetures de classes déstabilisantes pour tout le monde". Selon elle, un projet éducatif doit être travaillé en amont, sur les territoires.
Quand la situation se joue à un ou deux élèves près, c'est difficile.
Arnaud Lécuyer (PS), président de Dinan agglomération s'inscrit également dans cette lignée et ne cache pas son incompréhension. Lui aussi a écrit une lettre, au directeur académique, après avoir appris la possible suppression de six classes. Il écrit : "Le conseil communautaire, réuni le 6 février, s’est particulièrement ému des propositions de carte scolaire 2021-2022. […] Les communes de Broons, Caulnes, Lanvallay, Pléven-Landébia, Quévert et Yvignac-la-Tour sont confrontées à la menace d’une fermeture de classe, alors même qu’elles sont fortement mobilisées, non seulement pour offrir des conditions d’accueil exemplaires à leurs enfants (programmes de travaux, renouvellement d’équipements…), mais aussi pour revitaliser leurs territoires en y accueillant de nouvelles familles par des politiques actives en matière d’habitat, de renforcement des équipements collectifs et de développement de leurs fonctions commerciales."
Pour lui, la situation sanitaire est impossible à prédire pour 2021, alors pourquoi rajouter du stress à une situation qui l'est déjà.
La carte scolaire doit être validée ce jeudi, par le comité départemental de l'Education nationale, en présence du préfet.