Grève des salariés de Gavottes: "On court, les machines sonnent sans cesse. A force de stress, des collègues pleurent"

Manque de personnel, dégradation des conditions de travail, revalorisations salariales insuffisantes... Une bonne partie des 135 salariés des Gavottes sont en grève depuis deux jours. Ce vendredi, en période de forte activité, ils bloquent l'usine de Lanvallay (Côtes-d'Armor).

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"La grève tombe maintenant, alors que nous devions sortir beaucoup de commandes pour les fêtes de fin d'année mais cela fait des mois que nos conditions de travail se dégradent", rapporte Véronique Gaultier, déléguée syndicale CGT, unique syndicat représenté chez Gavottes (Loc Maria Biscuits). Le producteur de crêpes dentelle emploie 220 salariés répartis sur les sites de Lanvallay (le siège) et Taden, tous les deux situés dans le pays de Dinan (Côtes-d'Armor).

 

95% de grévistes, selon la CGT

 

En ce deuxième jour de mouvement social, des salariés bloquent le site Lanvallay. "Aucun camion ne doit entrer ou sortir de la plateforme logistique. C'est désolant d'en arriver là, regrette la déléguée syndicale, mais la direction ne veut pas nous entendre." Ce vendredi, il est également prévu de bloquer la boutique de vente de biscuits de Taden. Selon le syndicat, le taux de grévistes s'élève à 95%.

Mauvaises condiitions de travail, manque de personnel et de reconnaissance, congés reportés... La liste des griefs est longue. Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ce sont les négociations annuelles obligatoires. « Nous demandons une augmentation de 3 % au 1er janvier. Or la direction nous propose 2,8% mais en plusieurs fois échelonnées sur l'année, sachant que l'ensemble ne concernera qu'une petite partie du personnel.»

 

Le salaire de base le plus bas de l’entreprise est supérieur au SMIC de + 8,4 % avant augmentation

La direction de Loc Maria Biscuits

 

Dans un communiqué, la direction répond que « l’entreprise a proposé une hausse des salaires (...) supérieure au taux d’inflation à fin octobre de 2,6 %. Cette évolution, jamais atteinte depuis dix ans, s’accompagne d’une revalorisation des paniers de jours, des primes de nuit, des tickets-restaurants et d’une prise en charge de la hausse des cotisations de frais de santé des salariés. »

Et d'ajouter que "le salaire de base le plus bas de l’entreprise est supérieur au SMIC de + 8,4 % avant augmentation. A cela s’ajoutent de nombreux avantages : 13ème mois, prime d’ancienneté et d’habillage, paniers, et surtout intéressement et participation. Ainsi, le salaire moyen pour les employés et ouvriers, intégrant salaire de base, 13ème mois, prime d’ancienneté et d’habillage se situe à + 37 % au-dessus du SMIC."


Des machines qui dysfonctionnent

 

Au delà de ces revendications salariales, les grévistes dénoncent une dégradation des conditions de travail. "Depuis le démarrage de l'usine de Lanvallay, qui devait moderniser l'outil de production, les machines dyfonctionnent. Conséquence : ça sonne sans cesse, on court partout et en permanence. C'est beaucoup de stress. Tellement, que des collègues s'effondrent régulièrement en larmes", raconte Véronique Gaultier. 

Sur le site voisin de Taden, la syndicaliste relève un autre problème. "Faute de personnel en nombre suffisant, des salariés occupent un double poste. Par exemple, dans une même journée, une pétrisseuse va occuper aussi le poste de coordinnatrice. L'entreprise fait face à des difficultés de recrutement, c'est sûr, mais ceux qui arrivent et sont formés ne restent pas à cause des conditions de travail", explique encore Véronique Gaultier.

Jeudi, une délégation de grévistes a rencontré la direction sans trouver de terrain d'entente. Les salariés mécontents disent espèrer que les dirigeants de l'entreprise reviendront vers eux. 

 

 

 

 

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