Difficile de trouver dans les rues de Guingamp quelqu'un qui n'a pas d'avis sur Noël Le Graët, et ses déclarations qui défrayent la chronique. Beaucoup respectent le parcours de l'octogénaire, qui fut maire de la ville, et président de l'En Avant Guingamp. Mais pardonnent peu celui de la FFF.
Il est difficile de rencontrer à Guingamp quelqu'un qui n'a pas d'avis sur Noël le Graet. L'octogénaire qui dirige le football français depuis dix ans est non seulement l'ex-président du club local qui fait la fierté de la ville, l'En Avant Guingamp, mais il en a également été le maire pendant 13 ans et l'un des employeurs phare.
"C'est quelqu'un pour nous dans le paysage Guingampais, qui a participé à construire cette ville, qui a toujours travaillé sur ce territoire, avec un vrai cœur, une vraie envie" dit le maire actuel, Philippe Le Goff.
Le premier magistrat de la sous-Préfecture des Côtes d'Armor, qui - dit-on - compte plus d'abonnés au foot que d'habitants (7 280 en 2013), pense à la politique, à l'économie, mais en premier lieu au foot. Sur les déclarations de Noël Le Graët et les réactions qui ont suivi, l'élu prend - comme beaucoup - ses distances. "S'il y a effectivement une commission qui est mise en place, que les institutions jouent leur rôle sans aller dans la vindicte populaire" souhaite-t-il.
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Qu’il s’en aille, qu’il retourne à ses usines
Jean-Pierre
Dans les rues de Guingamp, les dernières sorties de Noël Le Graet sont loin de faire l'unanimité. Avec d'abord la petite phrase sur Zinedine Zidane. "À ce niveau-là on ne doit pas parler comme ça" estime Jean-François, qui réside dans la commune limitrophe de Plomagoar.
Myriam a, elle, plus de mansuétude. "Je pense que maintenant on mélange la politique et le sport et je pense que chaque chose devrait rester à sa place. Il a fait une mauvaise allocution, il s’en est excusé, maintenant il faut laisser couler" estime-t-elle.
Qu’il dégage, qu’il s’en aille
Jean-Pierre
"Qu’il dégage, qu’il s’en aille" clame Jean-Pierre, "il y en a dix pour prendre sa place, et des meilleurs". Noël Le Graët, poussé dehors par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, a demandé ce mercredi un Comex extraordinaire.
"Qu'il s'en aille, qu'il retourne à ses usines" insiste Jean-Pierre. Car ici à Guingamp, le fondateur du groupe Le Graët a également marqué les esprits, et sa fille qui aujourd'hui est aux affaires, compte bon nombre d'employés dans la ville.
"J’aimerais qu’il fasse plus de choses pour ses employés, même si maintenant c’est plus lui qui gère ses usines, ce serait pas mal quand même" estime d'ailleurs un jeune homme, "à fond pour Zidane".
Le mandat de trop
On trouvera également des fans absolus de Noël Le Graët. Certains voient ce menhir rebondir, comme il s'est sorti d'une grave leucémie.
Mais à Guingamp, on peut également trouver des gens qui ne suivent pas le foot. C'est le cas de Pierre, qui pense tout de même, comme beaucoup dans les instances du football français, qu'"il a fait le mandat de trop".
Avec Fabrice Leroy