Face aux milliards de données personnelles livrées aux réseaux numériques, 11photographes interrogent notre liberté, face au monde numérique. Des oeuvres exposées au centre d'art contemporain GwinZegal à Guingamp.
Contrôle Z, c'est le nom de cette exposition visible dans l'ancienne prison de Guingamp jusqu'au 23 février prochain. Dans les photographies présentes, la même interrogation : comment nos libertés individuelles sont surveillées par les outils de contrôle numérique qui nous entourent aujourd'hui et s'immiscent dans nos vies sans en avoir l'air.
Des millions d'attitudes, chaque instant scruté, analysé par des algorythmes à la vitesse de la lumière !
Le pionnier dans le domaine est l'américain Jeff Guess. En 1993, il s'offre sa photo de mariage grâce à une image d'un radar de police lors d'une infraction pour excès de vitesse.Jérôme Sother, commissaire de l'exposition explique : Je me suis interessé à tous les artistes qui utilisent les images d'internet puis particulièrement à ceux qui y oppose une résistance et qui se questionnent sur la manière dont sont produites ces images et à quoi elles servent.
Interpeller nos contemporains
Depuis, les artistes détournent caméras et systèmes de surveillance pour interpeller leurs contemporains. Par exemple, des visages photographiés dans la foule à leur insu, grâce à un logiciel de reconnaisance facial russe. Plus loin, les visages des 100 personnes les plus influentes de la city de Londres en mode flou, avec en anotation, leurs noms, leurs salaires et les conflits d'intêret dans lesquels elles ont pu être impliquées.
A voir aussi le travail de Julien Prévieux qui s'est posté devant les bureaux de Google.
Il a photographié des graphiques avec des morceaux d'algorythmes faits par des ingénieurs de la société et redessinés à l'encre de Chine.
A leur façon, ces artistes font un travail de lanceur d'alerte.