L'appel à mobilisation lancé en septembre dernier par l'entreprise costarmoricaine a été entendu. Grâce à de nouvelles commandes la situation s'est améliorée, mais reste à consolider.
Il y a à peine deux mois, le dépôt de bilan menaçait l’avenir de la coopérative. Mais l’appel à l’aide lancé par l’entreprise a porté ses fruits.
Des municipalités, les conseils départementaux des Côtes-d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine ont passé commande. Dans le même temps, l’entreprise a mis en place un service commercial dans lequel les salariés se sont beaucoup investis.
Conséquence : de 70 000 euros de chiffre d'affaire en août, l’entreprise est passée à 200 000 euros de chiffre dès le mois d‘octobre.
« L’appel a été entendu et on s’est aperçu qu’il y avait une solidarité avec la Coop des masques. Cette reprise d’activité a été rassurante car nous étions tout de même dans une période de marasme » commente Christophe Winckler, président du conseil d’administration.
Appels d'offre des hôpitaux français : de belles opportunités commerciales en vue
Les hôpitaux et autres établissements de santé sont en train de publier de nouveaux appels d’offre sur les masques, qui sont autant d’opportunités sérieuses pour le fabricant costarmoricain. «On se félicite des critères de ces nouveaux appels d’offre. Contrairement aux précédents ils exigent désormais que la production soit européenne. Aussi ils prennent en compte la qualité des produits et la dimension sociale de l’entreprise ».
La Coop des masques espère donc bien tirer son épingle du jeu.
Passer l'hiver
Ces perspectives sont encourageantes, mais avant, il va falloir passer l’hiver...
Si les lignes de production des masques classiques tournent à plein, la ligne de production des FFP2, elle, est à l’arrêt. « On estime qu’il y a aujourd’hui 800 millions de masques qui sont stockés » explique Christophe Winckler.
Les grosses commandes ne tomberont donc pas avant plusieurs mois. « Notre difficulté du moment c’est notre trésorerie. Il va nous falloir tenir jusqu’au mois de mars. Nous négocions avec nos financeurs et nos partenaires pour échelonner les remboursements notamment ». En attendant l’entreprise a licencié 4 personnes sur 23 salariés.
L’autre dossier prioritaire pour la direction est de trouver des solutions de financement pour la machine fabricant le meltblown, le tissu filtrant composant les masques. Christophe Winckler a pour ambition de nouer des partenariats avec d’autres industriels français pour partager cet outil de production et son coût de 4 millions d’euros.
Le spectre du dépôt de bilan s’est éloigné, mais la coopérative de Grâces n’est pas encore hors de danger.