Vivre une carrière de footballeur professionnel est un parcours du combattant. Pour les femmes, confrontées au manque de reconnaissance, le combat est encore plus difficile. Rentrez dans le quotidien de l'équipe de football féminin d'En Avant Guingamp avec le documentaire "Sur la touche".
Pour conserver leur niveau en D1, l'élite du football féminin, les joueuses d'En Avant Guingamp, cognent fort, taclent et marquent sur le terrain, mais aussi dans leur vie au quotidien.
Un univers pas si rose, à découvrir dans le documentaire "Sur la touche" le jeudi 2 mars à 22h45 sur France 3 Bretagne ou à la Une de cet article dès maintenant.
Un combat de tous les jours
Emmy, Louise, Laurie et Cindy, membres de l'équipe féminine de l'EAG, ne mâchent pas leurs mots pour défendre leurs droits à être reconnues comme le sont leurs homologues masculins. Les blocages sexistes sont encore nombreux. Avant de se lancer sur la pelouse, il faut avoir du cran pour s'affirmer.
Dès les premiers pas sur le terrain, les petites filles qu'elles étaient ont dû jouer du coude pour s'imposer face aux garçons du même âge.
Est-ce que c'est une fille ? Est-ce que c'est un garçon ? j'ai eu pas mal de critiques de ce type. Il faut avoir un mental pour supporter ça.
Cindy, gardienne de but
Une fois professionnelles, ce sont aussi les infrastructures qui restent bien en deçà de celles des hommes : les équipements, les moyens de transport ou encore les plannings d'occupation des stades. Des conditions d'exercice qu'elles doivent défendre systématiquement pour être en mesure de jouer sereinement.
Un pied sur le terrain, un pied sur la touche
Certaines joueuses doivent travailler le soir après les entraînements ou faire des ménages pour s'assurer un complément indispensable de revenus.
Pour d'autres, c'est le choix des études qu'elles doivent poursuivre qui en pâtit. Il faut trouver l'école à distance raisonnable du club pour pouvoir assister aux entraînements.
Malgré leurs ambitions et leur jeune âge, l'avenir reste donc incertain. Pour les jeunes filles, les perspectives d'évolution sont plus qu'incertaines dès lors que leur club n'est pas capable de leur garantir un avenir.
D'une année sur l'autre, il est presque impossible de se projeter. Pourtant, leur rêve de conserver et de vivre de leur passion, au niveau professionnel, ne les quitte pas.
Pour la saison prochaine, pas de projection. On se projette sur la D1 de cette année, on verra ensuite.
Alain LorinquerPrésident d'En Avant Guingamp
Un manque de reconnaissance
En France, en 2022, une joueuse professionnelle gagne, en moyenne, 50 fois moins qu'un footballeur.
Pour faire face aux stades qui sont quasi vides, elles sont parfois contraintes de distribuer des flyers annonçant leur prochain match, aux supporters venus nombreux, eux, soutenir l'équipe masculine.
"Les clubs devraient encourager davantage les supporters à venir nous voir", réclament-elles.
Ils mettent beaucoup plus de choses en place pour leur équipe phare des garçons en ligue 2, alors que la meilleure équipe, c'est nous, la 1ʳᵉ division !
Laurie, milieu de terrain
Rien à envier aux hommes
En 1ʳᵉ division, du soir au matin, elles s'entraînent avec envie et détermination. Les week-ends, elles parcourent la France pour jouer et défendre leurs équipes.
Il n'y a pas de différence physique, techniquement, elles n'ont rien à envier aux garçons !
JosetteUne supportrice d'EAG
Emmy, Louise, Laurie et Cindy, ne perdent jamais le sourire, témoin de leur plaisir et de leur envie. Malgré les nombreuses frustrations et un manque évident de considération, elles portent fièrement le maillot de l’En Avant Guingamp.