Environ 4000 personnes ont défilé ce 11 février à Guingamp. Une mobilisation en forte hausse qui s’explique par le double mot d’ordre lancé par les organisateurs : contre la réforme des retraites et pour le maintien de la maternité et de l’hôpital. La menace d’une fermeture administrative du service de chirurgie, dès le mois d’avril, est sérieuse. Les habitants, les élus et les personnels soignants ont redit leur ferme opposition à cette décision qu'ils estiment être politique.
Lors des précédents appels de syndicats, 2500 personnes avaient défilé dans les rues de Guingamp. Ce samedi 11 février ce sont plutôt 4000 personnes qui sont descendues battre le pavé, contre la réforme des retraites mais aussi pour le maintien de la maternité et du service de chirurgie.
Le service de chirurgie et la maternité menacés de fermeture en avril 2023
La menace d’une fermeture administrative plane sérieusement sur la maternité de Guingamp. La date du 1er avril est avancée. C'est à ce moment là que sera, en effet, mise en place la loi RIST qui va notamment déplafonner les honoraires proposés aux interimaires de la santé.
Les petits hôpitaux, qui ont déjà du mal à recruter, vont donc avoir du mal à suivre la possible surenchère sur les salaires et vont peiner à attirer medecins et spécialistes. C'est le cas de l'hôpital et de la maternité de Guingamp qui galère, depuis des années, à rassembler des équipes complètes.
A titre d'exemple, la maternité tourne actuellement avec sept sage-femmes, quand elle aurait besoin d'en avoir quatorze. En décembre 2022, l'établissement avait connu une période de très forte tension par manque de personnel. Il avait réussi à gérer la situation grâce à la solidarité d'autres hôpitaux, qui leur avait mis à disposition des soignants.
"La loi Rist va permettre des fermetures, parce que le recrutement d’intérimaire va être très compliqué" confirme Yann-Fañch Durand, président du comité de défense de l’hôpital. " Il va y avoir le feu. Pas seulement à Guingamp mais partout en France" prévient-il.
Les autorités accusées de jouer le pourrissement de la situation
Pour le président du comité de défense de l’hôpital, la direction et les autorités sanitaires jouent le pourrissement de la situation. "Il y a une pénurie de sage-femmes qui est organisée. On attend parler des efforts de recrutement de la direction, mais on a des éléments qui permettent de le mettre en doute" ajoute Yann-Fañch Durand.
De nombreux élus se mobilisent pour défendre cet hôpital public de proximité, comme Fanny Chappé, maire de Paimpol et conseillère régionale.
Pour la sénatrice Annie Le Houérou c'est aussi l'occasion de s'opposer à la fermeture de classes.
La maternité de Guingamp est menacée de fermeture depuis 2018.