"Je vais courir avec des filles que je regardais à la télé", Elyne Roussel sera la benjamine du Tour de France féminin

La troisième édition du Tour de France Femmes s’élancera ce 12 août 2024 des Pays-Bas. 949,7 kilomètres à parcourir pour les 154 coureuses dont la jeune bretonne Elyne Roussel. Rencontre.

Sur le côté de la route, les bouquets d’hortensias de toutes les couleurs défilent, puis la mer "glaz", dit-on en breton pour décrire ce mélange incroyable de vert et de bleu. Mais Elyne Roussel garde les yeux fixés sur l’asphalte. Dans quelques jours, elle sera sur la ligne de départ du Tour de France Femmes. Elle se pincerait presque pour y croire !

 

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Reportage de Jean-Marc Seigner et Vincent Bars. ©FTV

"Passer pro à 18 ans, c’est incroyable, reconnaît-elle. Il y a deux ou trois ans, je n’aurais jamais pensé à cela. Mais dès que j’ai eu l’opportunité, je l’ai prise et je suis très heureuse d’avoir signé ce contrat."

Sur les routes du Tour, elle va courir avec des filles qu’elle regardait à la télé "et là, je serai alignée avec elles, se réjouit-elle. En étant à leurs côtés, j’espère que je vais pouvoir progresser."

L’envie de bien faire

Elyne a grandi entre deux vélos. Celui de son père et celui de son frère. Tous deux étaient des cyclistes passionnés. "Un jour, mon père m’a proposé, à moi aussi, de participer à une course. Au début, je ne voulais pas. Ce n’était même pas la peine." Et finalement, à réfléchir, à voir son frère, elle s’est laissé tenter. "Je peux remercier mon frère parce que si je suis là, c’est grâce à lui."

 

Quand elle est passée pro, la jeune femme a négocié pour continuer à s’entraîner dans les Côtes-d’Armor. Avant le départ de la Grande boucle, (qui ressemblera davantage à un trait tout droit entre Rotterdam et l’Alpe d’Huez), elle multiplie les séances en alternant sorties d’une heure 30 et sorties de 4 à 5 heures.

 

"C’est un sport exigeant, quand il fait froid, qu’il pleut, qu’il y a du vent, et bien, il faut quand même aller rouler, confie la cycliste. Cela fait partie du sport. Quand on n’a pas envie d’aller s’entraîner, il faut y aller quand même. Mais quand après il y a des résultats, on savoure."

"Et puis, ajoute-t-elle, c’est un sport qui procure tellement d’émotions… Quand on gagne, mais aussi quand on perd parce qu’il faut aller chercher quelque chose ailleurs pour repartir…"

"On joue au foot, mais on fait du vélo" disent les cyclistes

 

Et la jeune femme a une volonté de fer. Avant de grimper sur son vélo, elle commence chacune de ses journées par une séance de gainage. "Il faut être au point sur tout ce qui est à côté, dit-elle. Il faut vraiment faire les choses bien, jusqu’au bout. C’est chaque petit détail qui fait que les points s’additionnent. C’est une discipline où même quand c’est dur, il ne faut pas lâcher, où il faut aller plus loin dans la souffrance et la douleur et être tout le temps rigoureuse. Se faire mal aux jambes, donner le meilleur, c’est quelque chose qui me plait."

 

Ce jour-là, sur les routes des Côtes-d’Armor, Elyne Roussel avale les kilomètres à la recherche de la position la plus aérodynamique possible pour préparer l’épreuve du contre-la-montre. "Le chrono, c’est une position particulière, qui peut être un peu douloureuse, mais qu’il faut travailler !, explique-t-elle,  Cela peut faire gagner des secondes à la fin."

Le rêve au bout des cale-pieds

 

Elyne Roussel se dit très heureuse et très fière de pouvoir participer à ce Tour de France. Elle sait qu’elle va y pédaler avec les meilleures cyclistes du monde. "Un jour, elles aussi elles ont débuté ainsi". Elyne Roussel y va pour apprendre.

Elle sait que ce sera très dur, qu’il va falloir s’accrocher, mais évidemment, elle n’a pas enfourché son vélo par tous les temps pour faire de la figuration. "J’espère arriver au bout, déclare-t-elle. Ce serait déjà super… Je vais prendre les étapes comme elles viennent et pourquoi pas, si possible en gagner une."

Aux jambes bien affûtées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Elyne Roussel espère donc briller… "C’est important d’avoir de l’ambition, de savoir pourquoi on va s’entraîner, pourquoi on fait tous ces sacrifices… Parce qu’on est tous pareils, les sportifs, on rêve tous du plus haut et du plus beau !"

(Avec Jean-Marc Seigner)

 

 

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