Malgré un début de saison calamiteux, avec 6 défaites consécutives, Antoine Kombouaré est toujours en poste à Guingamp et n'a guère tremblé pour son poste. Tentative d'explication de cette "anomalie" dans une Ligue 1 souvent pas tendre avec ses coaches.
Guingamp aime la stabilité
Si dans certains clubs, à commencer par Nantes que l'En-Avant affronte dimanche pour la 12e journée de Ligue 1, changer d'entraîneur est presque un passe-temps banal, les Rouges et Noirs se séparent rarement en pleine saison de leurs entraîneurs. Il faut remonter à 2007 et le limogeage de Patrick Remy en octobre, alors que le club était 17e, pour trouver trace d'une rupture brutale d'un contrat d'entraîneur. Sur ces onze dernières années, l'EAG n'a d'ailleurs connu que trois techniciens : Victor Zvunka, Jocelyn Gourvennec et Antoine Kombouaré.Un bilan correct
Le passé pèse souvent bien peu dans la balance, mais au cours des deux premières saisons avec Kombouaré sur le banc, Guingamp a signé les 3e et 6e meilleurs bilans sur les 12 saisons complètes passées dans l'élite. Avec le Kanak sur le banc, l'En-Avant n'a guère tremblé pour obtenir son maintien en L1 où il a établi un record de longévité avec cette 6e saison consécutive. Si ce bilan mérite d'être contrasté, notamment par la grande fragilité à l'extérieur - 7 victoires seulement en 44 matches à l'extérieur sous Kombouaré en championnat -, il respecte tout de même les objectifs fixés.
Des circonstances atténuantes
Compliqué sur le terrain, le début de saison des Costarmoricains comporte tout de même quelques circonstances atténuantes. L'"exfiltration" précipitée d'un Jimmy Briand qui s'était rendu indésirable auprès de certains de ses coéquipiers, peu de temps avant le début de saison, a été sans conteste une grosse perte dont l'attaque bretonne ne s'est pas totalement remise. Les nombreuses blessures de cadres, Christophe Kerbrat, Lucas Deaux, Ronny Rodelin, Nolan Roux - ces quatre derniers étant d'ailleurs absents à la Beaujoire -, font que Kombouaré n'a jamais pu compter sur tout son groupe. Sans compter l'expulsion de Marcus Thuram contre Montpellier. Il n'a même parfois pas pu décider librement de ses changements lors des 90 minutes.Il a infléchi la courbe
Depuis 5 journées, Guingamp ne perd plus. Certes, avec une victoire et quatre nuls, dont un cruel contre Strasbourg (1-1), concédé dans les dernières secondes et qui l'a e mpêché de quitter symboliquement la place de lanterne rouge, l'En-Avant fait presque du surplace. Mais ce petit mieux bien réel porte incontestablement la marque du coach et montre qu'il est capable d'apporter des ajustements payants. Depuis son pari de passer à une défense à trois centraux, Guingamp n'a pris que 2 buts en 5 matches contre 17 en 6matches auparavant.
Ça coûterait cher
Pour Guingamp, un sou est un sou. Et ça tombe bien, pour Antoine Kombouaré aussi, lui qui a la réputation de savoir "blinder" ses contrats et de ne pas être du genre à faire des concessions en cas de rupture anticipée. Une contrepartie pas illogique à la grande précarité de sa profession. Mais avec des émoluments mensuels estimés à 110 000 euros et un contrat jusqu'en juin 2020, se séparer de Kombouaré maintenant coûterait plus de 2 millions d'euros au club breton. Tout sauf un détail pour le 19e budget de Ligue 1 (30 millions d'euros).