Son frère y est mort. Il réclame 76 000 € de dédommagements à l'hôpital de Guingamp pour des "manquements" suspectés

Le frère d'un septuagénaire, aujourd'hui décédé, demande au tribunal administratif de Rennes ce vendredi 14 juin de condamner le centre hospitalier de Guingamp (Côtes-d'Armor) à lui verser 76 000 € de dédommagements. Il aurait constaté des "manquements" du personnel médical de l'hôpital dans la prise en charge du défunt.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il est convaincu que "des manquements" du personnel de l'hôpital de Guingamp (Côtes-d'Armor) ont entraîné le décès de son frère. Le mandant a saisi ce 14 juin le tribunal administratif de Rennes pour condamner le centre hospitalier costarmoricain, qu'il juge responsable des différents préjudices subis par son frère et par lui-même.

Le frère du mandant., un homme de 70 ans, avait consulté un gastro-entérologue le 3 janvier 2019 pour "une hernie", avant d'être admis aux urgences du centre hospitalier de Guingamp pour "des vomissements et une perte d'appétit" à la "demande de son frère très présent", a-t-il été rapporté à l'audience.

Le patient avait dû être hospitalisé en début de soirée et avait présenté vers 22h30 une "désaturation d'oxygène" : son état de santé n'avait ensuite pas "cessé de se dégrader" puisqu'il présentait "une détresse respiratoire" et de la "fièvre" qui avait conduit à une "ventilation mécanique".

L'homme était finalement décédé le 7 janvier 2019 d'un "arrêt cardio-respiratoire" alors que son "transfert" était envisagé vers l'hôpital de Saint-Brieuc. Son frère, aujourd'hui devant la justice, avait donc dans un premier temps saisi la commission de conciliation et d'indemnisation (CCI) : elle avait conclu à "une prise en charge non adaptée" responsable "à 80 %" du décès.

Contacter un autre hôpital ?

Pour le rapporteur public, le "diagnostic" avait dans un premier temps été "correctement posé" et "affiné" sur l'hypothèse d'une "pneumopathie", pour laquelle le patient s'était vu prescrire "des antibiotiques". Mais "dès son admission en unité de soins continus, il aurait dû faire l'objet d'une surveillance rapprochée" et aurait dû "être intubé", pense le magistrat.

"En l'absence de service de réanimation, un contact aurait dû être pris avec un autre centre hospitalier", a aussi estimé le rapporteur public. Il a toutefois estimé que "le suivi a été assuré". Mais, au regard des "manquements constatés", il a proposé aux juges de retenir malgré tout "un taux de perte de chance de 80 %" comme le préconisait l'avis de la CCI. 

Les "souffrances physiques et morales" subies par le patient ont été évaluées à 4,5 sur une échelle de 1 à 7, a-t-il encore rappelé, et le patient a aussi subi "un préjudice d'angoisse" car il était "conscient" de son état de santé très dégradé. Son frère - qui n'était ni présent ni représenté à l'audience du tribunal administratif de Rennes ce vendredi 14 juin 2024 - réclamait par ailleurs le "remboursement des frais d'obsèques", mais il n'a "pas justifié du paiement effectif" de la somme qu'il réclamait alors qu'il aurait pu "aisément le faire".

Très présent aux côtés de son frère

En revanche, le mandant a été "très présent aux côtés de son frère", a convenu le magistrat. Il a donc conclu à l'indemnisation de son "préjudice d'affection" à hauteur de 4 800 €. Au total, il a proposé au tribunal administratif de Rennes de condamner l'hôpital à verser 21 500 € au requérant, en plus de "1 500 € de frais d'instance". 

Mais le transfert à Saint-Brieuc n'avait pas pu se faire à cause de son "arrêt cardio-respiratoire", a répliqué l'avocat du centre hospitalier de Guingamp. Pour Me Pierre Rodius, l'hôpital n'a donc "pas commis de faute" dans la gestion médicale de ce septuagénaire. On peut seulement lui reprocher "un défaut de traçabilité" mais "on peut l'établir a posteriori".

"L'anesthésiste-réanimateur de garde est resté présent jusqu'à 00h30 et a été rappelé à 1 heure du matin", a rappelé l'avocat rennais, pour qui aucun acte n'est "directement responsable du décès". Il a donc sollicité le rejet de la requête ou à défaut "un nouvel examen de la situation". Le tribunal administratif de Rennes, qui a mis sa décision en délibéré, se prononcera "dans une quinzaine de jours".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information