Jean Schalit, l'initiateur du festival Lieux Mouvants à Lanrivain dans les Côtes d'Armor est décédé mardi 13 octobre.
"La Bretagne ce n'est pas seulement une côte. Il y a aussi un intérieur en Bretagne. Il y a un centre Bretagne qui est superbe, il y a des lieux naturels magnifiques et on a envie de les faire connaître." Voilà comment Jean Schalit aimait décrire ce coin de territoire, lui qui avait fondé et présidait le festival Lieux Mouvants. Il est décédé mardi 13 octobre, à l'âge de 83 ans.
"La nature, une porte d'entrée formidable"
Jean Schalit avait acquis le manoir du Grand Launay, à Lanrivain, qu’il a peu à peu restauré et entouré d’un jardin remarquable. Avec Lieux Mouvants, il installe une manifestation culturelle, mélangeant les genres et fait venir de nombreux artistes, penseurs, plasticiens ou encore des jardiniers et des paysagistes.
Quand Daniel Buren (le sculpteur) est venu dans mon jardin, qu'il a installé une superbe cataracte, mes voisins qui étaient agriculteurs sont venus, sont descendus de leur tracteur pour voir. Il y a un dialogue entre l'oeuvre et le lieu, entre les gens et l'artiste. Ces gens là ne seraient jamais rentrés dans une salle d'exposition.
On lui doit aussi la création de l’institut du jardin et du paysage en Bretagne, au village de Saint-Antoine toujours à Lanrivain.
Avant de s'investir dans la culture et l'art, Jean Schalit, était un homme de médias, il avait travaillé dans la presse et l'édition.
"Une conscience intellectuelle"
Jean-Yves Philippe, premier vice-président du CCKB (Communauté de communes Kreiz Breizh) et maire de Saint-Connan connaissait Jean Schalit depuis 50 ans. "Je perds non seulement un ami, mais aussi un homme précieux dans les activités de la communauté de commune, un complice", dit-il. Il se souvient et sourit : "Quand j'ai eu mon diplôme d'architecte, j'ai aménagé mon cabinet dans le manoir, qu'il n'avait pas encore rénové."
Il ajoute : "C'était un homme d'une très grande culture, d'une puissance intellectuelle rare, avec une créativité d'exception. Il labourait des territoires quil ne connaissait pas, apprenait à maîtriser de nouveaux domaines, qui devenaient des passions. Il était devenu un amoureux du Kreiz Breizh."