Le 29 juin 2017, le syndicat mixte, gestionnaire de l'aéroport de Lannion, devait trancher entre trois offres de compagnies, pour reprendre son unique ligne aérienne. C'est Chalair, qui a eu la préférence. Un choix qui n'est pas du goût de Twin Jet, qui a saisi le tribunal administratif
Sur l’aéroport de Lannion, dans les Côtes d'Armor, il n’existe qu’une seule ligne, à destination ou en provenance d'Orly. Elle assure des vols pour 30 000 passagers par an en moyenne et jusqu'alors c’était la compagnie Hop ! d'Air France qui était chargée de ces douze rotations hebdomadaires. Le contrat arrivant à échéance, un nouvel appel d’offres a été déposé pour les quatre années à venir. Trois compagnies ont répondu à cet appel d'offre, Hop Air France, Twin Jet et Chalair.
La compagnie aérienne de Caen, Chalair retenue
Le 29 juin, le syndicat mixte, composé de représentants du conseil départemental et de Lannion-Trégor Communauté, a fait le choix de la compagnie normande Chalair pour reprendre, à compter du 23 septembre prochain, cette ligne dans le cadre d’une délégation de service public, et pour désormais onze rotations par semaine.
Développement de l'activité et recrutements locaux
Chalair annonce prévoir de recruter neuf navigants et un technicien de maintenance à Lannion, mais aussi de développer son activité dans la plateforme bretonne : elle envisage de proposer d’avril à septembre 2018 une liaison Paris – Lannion – Jersey, avec deux vols par semaine. Pour le président du syndicat de l’aéroport de Lannion, Erven Léon, « c’est une excellente nouvelle pour le territoire et pour nos entreprises ». Le gestionnaire de l’aéroport souligne que « des coûts de fonctionnement moindres » permettront de ramener le déficit de 3,1 à 2,2 millions d’euros.
Les motifs du choix de Chalair
Pour justifier sa préférence, le syndicat met en avant une prévision de trafic en augmentation, le maintien d'un appareil en adéquation avec la demande, un avion de 46 places, des accords commerciaux avec Air France, la dizaine de recrutements locaux, un coût moindre par passager et la réduction du déficit annuel, principalement financé par les collectivités locales, de 3,1 M€ à 2,2 M€, par rapport à l'exploitation actuelle.
Twin Jet conteste le choix et saisit le tribunal administratif
Une des autres compagnies, Twin Jet conteste aujourd'hui ces critères d’attribution, non mentionnés dans l'appel d'offre et elle a saisi le Tribunal administratif de Rennes, dont l'audience se tenait ce mardi 18 juillet. La compagnie, basée à Aix-en-Provence, avait déposé une offre d'exploitation avec un avion plus petit, 19 places, pour un déficit annuel évalué à 1,5 M€. Soit 700 000 euros de moins par an. Elle déclare ainsi ne plus accepter "que certains établissements publics en charge de la commande publique fassent comme s’ils étaient au-dessus des lois, en choisissant les transporteurs aériens avec une légèreté juridique inadmissible". La compagnie ajoute encore que "Ce choix budgétaire absurde n’a été rendu possible que par la négation des règles les plus élémentaires de l’égalité entre les candidats, mais encore plus fort : le Procès-verbal qui valide la sélection précise que l’offre choisie permettrait de faire des économies, à croire que le conseil syndical a été réuni en plein brouillard ou à une heure festive !"
Déficit croissant de la ligne
La Chambre régionale des comptes avait observé elle que la question de l’avenir du syndicat et de la pérennité de la ligne étaient posées en raison du déficit croissant de la ligne. Déficit couvert par des subventions publiques, alors que la loi NOTRE interdit aux Départements de financer le déficit d’une liaison aérienne.
La décision du tribunal administratif sera rendue en début de semaine prochaine.