Originaire d'Annecy, Alexandra Tavernier vit dans le Trégor et s'est préparée aux Jeux Olympiques de Tokyo à Ploumilliau. La commune et les sponsors de l'athlète ont co-investi dans des infrastructures dédiées à sa discipline, qu'elle partage avec d'autres associations sportives.
"Une personne qui s’entraîne à Ploumilliau et qui va aux Jeux Olympiques... c’est beaucoup !" Les yeux rivés sur l’écran de télévision de la brasserie « La Gargouille", ce jeune Milliautais rêvait, ce mardi 3 août, de voir celle qui s’entraîne dans sa commune l’emportait aux Jeux Olympiques de Tokyo, à la finale du lancer de marteau.
Dans ce village breton de 3 500 habitants, Alexandra Tavernier est une star. Ils sont une vingtaine à être venus la soutenir. Certains ont même posé une journée de travail.
Même la troisième des médailles... Elle le mérite, elle est d’une gentillesse, c’est un bonheur... Elle est très accessible
A 9 925 kilomètres de là, l’athlète enchaîne six lancés de marteau mais cela ne suffira malheureusement pas à décrocher une médaille. Elle échouera au pied du podium, à la quatrième place, malgré un jet à 74,41 mètres.
Costarmoricaine d’adoption
Alexandra Tavernier, 28 ans, Annécienne d'origine est devenue "costarmoricaine d'adoption" selon les habitants de Ploumilliau, dans le Trégor. "Alexandra regrette la douceur bretonne à Tokyo", d'après son entraîneur Gilles Dupray, lui-même originaire des Côtes d'Armor.
Après avoir côtoyé les centres d’entraînement de Lannion et de Landivisiau, la Savoyarde a finalement posé ses valises dans le Trégor, à Pluzunet et se rend chaque jour à quelques minutes de là, à Ploumilliau.
Un espace d'entraînement de lancer de marteau sur le terrain du complexe sportif lui est dédié depuis plus de trois ans.
Un entraînement sans coach pour moi aujourd’hui #soutien aux CTS
— Alexandra Tavernier (@alex76tav) May 6, 2019
Laissez nous travailler correctement avec nos entraîneurs afin de réaliser nos rêves olympiques !!!#tokyo2020 #paris2024 pic.twitter.com/EYNP5jZJC0
La municipalité a investi 3 000 euros dans une dalle de béton et une cage. A terme, la municipalité aimerait en faire un pôle d'entraînement de lancer de marteau reconnu et créer des vocations chez les jeunes de la commune. Certains scolaires ont déjà eu l'occasion de se frotter à la discipline olympique sur le terrain.
"Alexandra partage son terrain d’entraînement avec les joueurs de football de la commune. Le football, c'est le soir, Alexandra, le matin : ça cohabite bien", constate Frédéric Thomas, adjoint au sport à la mairie de Ploumilliau.
Alexandra Tavernier s'exerce chaque jour, sans exception. En ce début d'année, elle a battu le record français à Salon-de-Provence avec un lancer à 75,38 mètres.
Alexandra Tavernier a accepté de partager la salle de musculation financé par son sponsor, avec d’autres associations de la commune. "C'est très généreux de sa part, estime Frédéric Thomas.
C'est une personne timide mais très accessible. Elle accepte que des enfants ou des curieux viennent assister à ses entraînements sur le terrain de foot
Dans la salle de musculation, Alexandra Tavernier a accroché des photos de ses idoles et des affiches de la Fédération française d'Athlétisme dont elle est souvent l'égérie avec d'autres athlètes (Kevin Mayer, Azeddine Habz ou Rouguy Diallo).
"Elle s'entraîne souvent avec des marteaux lourds pour se retrouver à un poids normal ensuite en compétition, explique attentivement Frédéric Thomas. Du coup, le marteau part plus loin le jour J !"
Rendez-vous à domicile en 2024 !
"J'en ai marre de me louper constamment en championnat, a déclarée Alexandra Tavernier au micro de France Télévisions, après la finale du lancer de marteau mardi 3 août. J'aimerais montrer ce que je vaux sur le podium".
A Ploumilliau, les habitants venus la soutenir sont déçus mais restent fiers de leur championne. "C'est toujours compliqué les finales... Elle n'était pas loin de son record. On la retrouvera aux Jeux Olympiques de 2024 à Paris."