Une ancienne patiente de l'hôpital de Lannion-Trestel, dans les Côtes d'Armor, demande à être indemnisée pour les "fautes" commises lors d'une opération en 2009.
Marie-Laure Goacolou avait 36 ans au moment de l'opération. Une intervention chirurgicale qui va complètement chambouler la vie de cette carreleuse de profession.
"Elle est en effet restée gravement handicapée suite à cette intervention chirurgicale, alors qu'elle était "sportive de haut niveau" et qu'elle avait été "championne de France de pétanque", a relevé la rapporteure publique devant le tribunal administratif de Rennes, vendredi.
"En permanence alitée ou en fauteuil"
Faute de pouvoir se débrouiller seule à la sortie de l'hôpital de Lannion-Trestel, Marie-Laure Goacolou a dû être accueillie chez sa sœur, qui a dû débourser de nombreux frais pour "adapter" son logement à ce nouvel handicap : un bureau au rez-de-chaussée a dû être transformé en chambre, les portes ont été élargies pour permettre le passage d'un fauteuil roulant. Sa sœur a aussi "récupéré une partie du garage" et créé un "car-port" à l'extérieur pour garer sa voiture. Véhicule qui a également dû être adapté au handicap de sa conductrice.
Autant de frais qui viennent s'ajouter aux "pertes de gains professionnels" passées en revue par la rapporteure publique : la requérante a vu sa carrière "interrompue de manière extrêmement précoce et brutale, souligne-t-elle. Elle est aujourd'hui dans l'impossibilité de marcher et se trouve en permanence alitée ou en fauteuil."
"Faute" médicale à quel prix ?
Douze ans après cette opération, cette ancienne patiente de l'hôpital de Lannion-Trestel demande donc des indemnisations. Devant le tribunal administratif de Rennes, elle souhaite que l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) soit condamné à "compenser" les "fautes" commises lors de l'intervention en 2009.
"La multiplicité des séquelles psychologiques que Marie-Laure Goacolou a gardées de cet accident médical doivent aussi être indemnisées au titre de la solidarité nationale par l'Oniam" selon la magistrate qui souligne au passage que les souffrances de cette patiente ont été jugées "très élevées", selon un expert qui les a évaluées à 5 sur une échelle de 7.
La rapporteure publique a finalement proposé au tribunal administratif de Rennes de condamner l'Oniam à verser près de 680.000 € à Marie-Laure Goacolou, au titre de ses "préjudices patrimoniaux" et 614.000 € pour ses "préjudices extra-patrimoniaux".
Les juges ont mis leur décision en délibéré. Ils rendront leur jugement dans un mois.