Ce mercredi 22 août, un plongeur amateur, écœuré par ce qu'il voyait de son bateau a filmé des dizaines roussettes mortes dans le port de Perros-Guirec.
La vidéo ne laisse pas indifférent. Ce mercredi 22 août, alors qu'il met son bateau à la cale du Linkin, à Perros-Guirec, Didier Brémont, plongeur amateur, aperçoit des dizaines de roussettes mortes, reposant dans 20 centimètres d'eau. "Quand j'ai vu cela, j'ai été écoeuré. C'est du gâchis" nous confie-t-il. Celui qui parcourt les mers du monde pour son plaisir à la recherche d'images de requins, décide alors de filmer ce triste spectacle, qu'il poste ensuite sur sa page Facebook.
Une pratique courante
Pour Didier Brémont, il n'y a pas de doute. C'est un rejet de la part d'un pêcheur professionnel : "à mon avis, il y en trop pour que ce soit un pêcheur amateur mais je ne suis pas spécialiste. De plus, on ne fait pas cela sur le bord. Ici, la mer se retire. Vous imaginez que tout cela va pourrir sur place alors que des enfants viennent parfois se baigner là. Sanitairement, ça ne le fait pas" explique Didier Brémont.Contactée, l'APECS (Association pour l'Étude et la Conservation des Sélaciens) basée à Brest, confirme que l'hypothèse la plus probable à ce banc de roussettes mortes est celle d'un rejet à la mer. Ce type de pratique est monnaie courante : "Ici, ce sont des cadavres de l'espèce 'petite roussette', l'une des 150 espèces de roussettes, qui appartiennent à la famille des requins" explique Alexandra Rohr, chargé de mission au sein de l'association. "C'est une espèce qui a une valeur commerciale quasi nulle. Il est très fréquent que les pêcheurs professionnels en prennent dans leurs filets et les rejettent au moment de remonter et de démailler les filets. Généralement, ces rejets sont effectués au large".
"Pour autant, la roussette est une espèce qui n'est pas du tout menacée et qui se porte plutôt bien" précise la chargée de mission. Et d'ajouter "Mais ce ne sont pas les seuls poissons à faire les frais de cette pratique".