Le Rézo Pouce s'est installé dans la commune du Mené (22) depuis peu. Objectif : faciliter l'autostop dans la commune grâce à des petits pouces verts.
Si vous vous promenez dans les rues de la communauté de communes du Mené (22), regroupant sept communes, vous tomberez sûrement sur l'un des trois panneaux verts représentant un pouce. Il s'agit du lieu de rencontre des auto-stoppeurs du "Rezo Pouce".
Auto-stop sécurisé
Entre 2009 et 2011, le nombre de conducteurs prêts à prendre les autostoppeurs, au Royaume-Uni, est passé de 25 % à 9 %, principalement en raison du manque de confiance mutuelle. Peu sécurité, organisation parfois aléatoire : les griefs contre l'autostop sont assez nombreux. L'entreprise "Rézo Pouce" s'est penchée sur la question en créant un système à la fois sécurisé et organisé.Pour adhérer gratuitement, rien de plus simple. Les passagers et les conducteurs sont invités à s'inscrire, gratuitement, sur internet ou dans un lieu relais (mairies ou asociations locales). Les utilisateurs reçoivent alors une "carte pouce". Le passager doit se rendre à un "arrêt sur le pouce" et le conducteur, quant à lui, doit apposer un autocollant sur le pare-brise de son véhicule.
Pour Énora Fillatre, en charge de l'animation du réseau, le fait de rassembler les données en amont permet de pallier le manque de confiance. "Le fait que ça soit sécurisé, qu’on ait les noms, les adresses et les numéros de téléphone, etc. permet de dépasser un cap psychologique et de recommencer à rencontrer ses voisins et les gens qui nous entourent".
Reportage : Fabrice Leroy et Catherine Bazille.
Interviews :
- Armand Le Ray, membre du Rézo Pouce du Méné ;
- Enora Fillatre, animatrice Mobilité du Méné ;
- Joseph Sauvé, maire délégué de Plessala.
Créer une solidarité
In fine, le but de ce système est de favoriser la mobilité dans des zones rurales, peu desservies par les transports en commun. "À la moindre occasion, on est obligé de prendre son véhicule", constate Armand Le Ray, membre du réseau. "Il est donc facile de véhiculer des gens en toute confiance et en toute sécurité", poursuit-il . En utilisant "Rezo Pouce", "les gens vont être habitués, au bout d’un moment, à contacter leur voisin pour aller quelque part et ça va se faire naturellement", note Joseph Sauvé, maire de Plessala.Cependant, Rezo Pouce rappelle que l'utilisation de son service ne doit pas faire oublier certaines pratiques de bon sens, répertoriées dans un document.
Pour l'heure, en Bretagne, le système n'en est qu'à ses balbutiements : il a été mis en place il y a six mois seulement. Une vingtaine de personnes seulement se sont inscrites. Dans l'idéal, il faudrait 18 fois plus d'adhérents.