Menace sur les herbiers marins : la zostère et la posidonie essentielles pour l'équilibre de la vie sous-marine

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Les herbiers marins sont menacés par le changement climatique et les activités humaines. Pour contrôler leur état de santé, des inventaires sont régulièrement pratiqués comme ici dans la baie de Morlaix ©France Télévisions

On confond souvent les herbiers marins avec des algues. Ce sont pourtant des plantes avec des racines, des feuilles et des fleurs. Elles disposent de superpouvoirs à protéger de toute urgence. Tour d'horizon le long des côtes de la Manche et en Méditerranée avec un film qui leur est consacré dans le magazine "La mer est ronde".

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On les confond souvent avec des algues. En réalité, ces végétaux flottants que l'on appelle aussi des prairies sous-marines sont vascularisées. Ils ont des racines, des feuilles et des fruits. Les herbiers marins tapissent les fonds des océans dans la plupart des mers du globe. Ils assurent de multiples services bénéfiques à la biodiversité marine.

Dans les écosystèmes côtiers de la Bretagne nord, on rencontre des zostères. En Méditerranée, c’est la posidonie qui colonise les fonds marins. Zostère et posidonie offrent un habitat et une source de nourriture pour de nombreuses espèces marines. Ces herbiers marins contribuent à la stabilisation des fonds marins, à la réduction de l'érosion côtière et à l'amélioration de la qualité de l'eau. Cependant, ces herbiers marins sont menacés par les activités humaines. Pour les protéger, on cherche des solutions le long du littoral breton comme en Méditerranée.

Le magazine "La mer est ronde", à retrouver sur la plateforme france.tv, leur consacre une émission complète

Les zostères, des prairies sous-marines méconnues

Pierre Corbrion est guide naturaliste. Diplômé en océanographie biologique, il a fait le choix de travailler au grand air et de ne pas rester enfermé dans un laboratoire. À 28 ans, il a tout d’un passionné ! Il est intarissable lorsqu’il parle des trésors sous-marins qu’il photographie. Et ce ne sont pas les mers du bout du monde qui le font rêver, mais la Rance, à deux pas de chez lui. Son terrain de jeu se trouve sur la côte nord de la Bretagne. Et ce qu’il aime photographier par-dessus tout, ce sont les petites bêtes qui peuplent les herbiers marins, des regroupements de plantes qui poussent à faible profondeur :

"La zostère, c'est une plante à fleur, ce ne sont pas des algues" nous rappelle-t-il. Les herbiers zostères sont très fragiles. Ça met des années à se développer. Il ne faut pas les piétiner. Il va y avoir des poissons juvéniles qui vont venir se nourrir, mais aussi des oiseaux comme les oies bernaches l'hiver"

Rien qu'en Bretagne, on estime que ces zones de nurserie sont vitales pour plus de 500 espèces.  

À sa manière, Pierre Corbrion contribue à sensibiliser le grand public à ces herbiers marins si méconnus et qui pourtant, assurent de nombreuses missions écologiques.

Les herbiers marins sont protégés à l’échelle européenne. Scientifiques et collectivités se mobilisent pour rétablir et maintenir le bon état de conservation de ces habitats naturels marins, menacés par le réchauffement climatique et l’activité humaine. Des inventaires sont organisés par des plongeurs, en Baie de Morlaix notamment, pour évaluer l'état de conservation des herbiers. Cela servira de support dans le temps pour voir l'évolution et s'assurer de la bonne santé de ces zones fragiles.  

Le désastre des ancres sur les zostères et la posidonie 

La posidonie, cousine de la zostère, colonise les fonds marins en Méditerranée. Âgée de plus de 100.000 ans, elle est méconnue. Cependant, elle est, elle aussi, essentielle à la vie marine. Depuis 1988, elle est protégée par la loi.

Direction le parc national des Bouches de Bonifacio. La plus grande réserve de France métropolitaine. Si la richesse des fonds sous-marins est connue bien au-delà des frontières de la Corse, sa flore est en danger. Les ancrages à répétition des bateaux de plaisance principalement dans cette zone hautement touristique sont dévastateurs pour la posidonie. 

Alors ici et là, on cherche des solutions. L'une d'entre elle tient dans une main, sur l'écran d'un smartphone. L'application mobile grand public "Donia", fournit le recensement des zones où il est interdit d'effectuer un mouillage et de larguer l'ancre. Les explications dans cet extrait : 

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Une échographie des fonds marins en Corse illustre le désastre provoqué par les ancrages à répétition sur la posidonie. L'application mobile Donia a été conçue pour permettre de localiser les zones où il est interdit de jeter l'ancre. ©France Télévisions
 

D'autres pistes consistent à tenter de restaurer la posidonie dans les zones les plus abimées. L'université de Corse expérimente ainsi la recolonisation d'herbier marin avec la création de jardin sous-marin. Des graines sont plantées et l'on procède à la transplantation de posidonie abimée. Mais la croissance est très lente, seulement quelques centimètres par an. 

La préservation de ces prairies sous-marines reste donc la meilleure solution. Et dans certaines réserves naturelles en Corse, on est même passé à la vitesse supérieure. Les agents de la Marine nationale s'associent avec les gardes pour quadriller la zone et s'assurer du respect de la réglementation d'interdiction de mouillage, voire de navigation au nord de l'archipel des îles Lavazzi. L'addition peut être salée pour les plaisanciers qui ne respectent pas cet arrêté : jusqu'à 150 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.   

L'émission "La mer est ronde" sur les herbiers marins est à retrouver dans son intégralité sur la plateforme france.tv 

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