QR code en terrasse : à la veille de l'élargissement du pass sanitaire, l'inquiétude des restaurateurs de Binic

Dès lundi 9 août, il ne sera plus possible d’accéder aux bars et restaurants, y compris aux terrasses, sans QR code. À la veille de l'élargissement du pass sanitaire, certains gérants de restaurants de Binic (Côtes-d’Armor) s'inquiètent.

Dernières terrasses sans pass ce dimanche. Il était déjà en vigueur depuis le 21 juillet dans certains lieux de loisirs et de culture. Mais à partir du lundi 9 août, le pass sanitaire sera également obligatoire dans les bars et restaurants, terrasses comprises. 

"En extérieur, ça n'a pas de sens"

Une obligation qu’ont du mal à digérer certains restaurateurs de Binic (Côtes-d'Armor), qui comptent beaucoup sur la clientèle touristique de l'été. Comme Simon Peschard, gérant du restaurant La Bodega, qu'il a racheté il y a tout juste deux mois. "A l’intérieur, je comprends que l’on puisse exiger un QR code, mais en extérieur, ça n’a pas de sens", déplore-t-il. 

Des gens passent sans masque devant ma terrasse et je ne leur demande pas de pass sanitaire, alors pourquoi faut-il en demander un aux clients assis ?"

Simon Peschard, gérant d'un restaurant à Binic (Côtes-d'Armor)

Gagner en liberté. C'est ce qu'espère une cliente assise sur sa terrasse. "Cette mesure est le seul moyen d'enrayer la pandémie, on en a marre ! On ne le fait pas par gaieté de coeur mais il faut se protéger." 

Un peu plus loin, une retraitée, elle aussi vaccinée, n'est pas sûre d’accéder à une terrasse si facilement avec l'extension du pass sanitaire. Son mari n’a toujours par reçu de QR code par l'Assurance maladie. "On fait comment pour aller au restaurant tous les deux ? Je le laisse sur le trottoir ?", lance-t-elle en rigolant, désabusée.

Une semaine de rodage accordée aux établissements

Vendredi 6 août, le porte-parole du gouvernement Gabril Attal a confirmé le droit à "une semaine de rodage" pour les établissements qui devront exiger le pass sanitaire.

Pas de quoi rassurer le restaurateur et président de l’UMIH 22 Dominique Spenlehauer. "Qu’est-ce que cela signifie ? Si un client me dit qu’il n’a pas de pass sanitaire je lui dis que ce n’est pas grave ? Donc ceux qui ont un pass sanitaire vont trouver cela injuste. Il va forcément y avoir des tensions avec les clients."

Nous sommes complètement désabusés car c’est toujours à notre profession de faire des efforts. Les supermarchés eux, ne sont pas concernés par le pass sanitaire. C’est la goutte de trop.

Dominique Spenlehauer, président de l’UMIH 22

"Maintenant, on est multimédia !"

De son côté, le patron du Nord-Sud, Rénald Le Clerc, n’est pas rassuré. Il estime entre "20 et 25 % la perte de chiffre d’affaires. On va perdre une partie de notre clientèle."

Il redoute un rapport plus difficile avec le client. "Maintenant, on est multimédia, on est obligé d’avoir le téléphone pour le QR code, la tablette pour prendre la commande, et le TPE pour le paiement !", s’agace-t-il.

Pour d'autres, l'entrée en vigueur de l'extension du pass sanitaire semble être une formalité, bien anticipée. Romuald Rouget, gérant de La Sentinelle, en fait partie. Avec son équipe, il est plus que prêt à contrôler chaque client. 

"Ça prend 3 secondes", montre-t-il en scannant le QR code d'un client avec l'un des appareils qu'il vient d'acheter. "Sachant que les personnes qui n’ont pas de pass sanitaire ne viendront pas, ils seront très minoritaires. On préfère scanner que fermer encore six mois supplémentaires !"

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