Restauration dans les régles de l'art pour les fresques peintes de l'église du Quillio

La surprise fut au rendez-vous lors de travaux de conservation de la chapelle sud de l'église du Quillio, dans les côtes d'armor.
Lors de la dépose de l'immense retable en vu de sa restauration, une fresque peinte du 15eme siècle a été découverte. Un joyau du patrimoine religieux.

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L'immense fresque aux motifs religieux était cachée derrière le retable .Elle a réapparu au grand jour, un peu tel un miracle, pour le plus grand bonheur de la conservatrice des monuments historiques. Elle retrouve peu à peu son lustre grâce au travail d'une spécialiste, Géraldine Fray, restauratrice de peintures. Coincée sous un immense échaffaudage installé tout le long du mur de la chapelle, elle s'applique à dévoiler au grand jour et à restaurer le moindre détail de cette réalisation anonyme, vieille de 500 ans. 



C'est d'abord l'émotion qui guide son regard devant les personnages bibliques qui lui font face : une vierge enceinte de l'enfant jésus, entourée du roi Salomon et du roi David et de Saint André et Saint Roch, formellement identifiés grâce à leurs attributs.
La délicatesse du dessin, des peintures et de la facture se sont peu à peu révélées après avoir nettoyé une pellicule noire qui recouvrait l'oeuvre. IL a ensuite fallu consolider le travail . Puis tout le défi réside dans une restauration, sans dénaturer la réalisation d'époque.
 


"On a d'abord retirer les différentes couches d'enduits qui recouvraient la peinture. On les a dégagées à l'aide de scalpels et de petits burins. Notre chance, c'est que les peintures étaient peu piquetées. Il y avait des zones intactes avec peu de lacunes.
La première étape a été d'injecter un coulis avec une seringue pour recoller les enduits. Puis, il a fallu refixer les peintures pour les sécuriser. Le travail final consiste en une mise en valeur par laquelle nous comblons les lacunes des peintures  avec des enduits. Ces zones là resteront neutres et nous ne ferons pas de nouvelles peintures dessus, juste un ton sur ton"
détaille la restauratrice. 

 Le chantier a été lancé sous le contrôle de Christine Jablonsky, conservatrice des Monuments Historiques . C'est elle qui a réussi a identifier précisemment les personnages peints à l'origine. Reste une énigme à lever pour elle, sur la partie haute du mur de la chapelle. Là aussi, des peintures ont été dégagées. " Il s'agit d'une sainte, sans doute une martyre, car elle est coiffée d'une auréole. Autour de son cou , un Roi portant une couronne, s'apprête semble t-il, a lui passer une corde" . Mais il faudra encore des recherches pour analyser la scène." explique t-elle.

Le rôle de la conservatrice est aussi de faire des choix dans les méthodes de restauration des édifices. Restaurer à l'identique, quelle période privilégier dans la restauration quand différentes époques se superposent lors de découvertes:  autant de questions qui n'ont pas toujours été traitées de la même façon par ces prédécesseurs.
Ainsi elle explique avec regret : "ce qui a nui à la découverte des peintures murales, c'est qu'autrefois, pour coller à la mode des matériaux bruts et des pierres apparentes, on a retiré de nombreux enduits dans les églises, ce qui a conduit à la destruction de centaines de mètres carrés de fresques dans la région."

Les voûtes de la chapelle, ont elles aussi été inspectées à la loupe. Recouvertes de lambris peints, à trois époques successives, il a été décidé de remettre en valeur les dernières oeuvres, datant du 19eme siècle. Un travail à nouveau confié à Géraldine.
 
En résulte dix toiles représentant des Saints en posture hiératique, sur un fond bleu mat et des décors ornementaux, dû à l'artiste breton Raphaël Donguy. Elles ont été déplacées et mises en valeur dans la nef de l'église .

Notre Dame de Délivrance, c'est son nom, classée au titre des Monuments Historiques , retrouve ainsi peu à peu son éclat en plein coeur du petit bourg du Quillio.

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