À la fête de Paimpol, la sœur d'une Française emprisonnée en Iran en appelle au public pour réclamer sa libération

Sous l'égide de l'association SOS Otages, des familles se mobilisent durant la fête des Vieux Gréements à Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, afin d'obtenir la libération de trois Français emprisonnés en Iran depuis deux ans, et notamment de Cécile Kohler dont la sœur s'inquiète pour son état de santé.

Cécile Kohler, une professeure de lettres modernes de 39 ans, et son compagnon Jacques Paris, 70 ans, professeur de mathématiques à la retraite, avaient été arrêtés le 7 mai 2022 à la fin de leur voyage touristique en Iran "sans qu’aucun mandat ne leur soit présenté", selon leurs avocats.

La sœur de Cécile, Noémie Kohler, a créé un comité de soutien, Liberté pour Cécile. Épaulée par des familles d'ex-otages et par l'association SOS Otages, elle a témoigné devant le public de la fête des Vieux Gréements à Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, ce dimanche 25 août 2024. Cette fête rassemble tous les deux ans plus d'une centaine de vieux trois-mâts et de bateaux historiques dans cette station balnéaire des Côtes-d'Armor.

"Sensibiliser à la cause de ces otages d'État"

Le rassemblement en faveur des trois Français emprisonnés en Iran vise, selon l'association SOS Otages, à "mettre en lumière la gravité de la situation et l'urgence d'une action internationale." Il s'agit aussi de continuer à "sensibiliser le grand public en France à la cause de ces otages d'État".

Cécile Kohler et Jacques Paris sont détenus depuis plus de deux ans à la prison d’Evin "dans des conditions de détention inhumaines, sans accès à leurs avocats, et n’ont toujours pas été jugés". Un troisième homme, prénommé Olivier, mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est emprisonné en Iran depuis octobre 2022.

Monnaie d'échange

La République islamique, qui détient toujours plus de dix ressortissants occidentaux, est accusée de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’État à État. Concernant le couple Cécile Kohler - Jacques Paris, les autorités iraniennes les accusent de "collusion en vue d’attenter à la sécurité de l’Etat", affirmant qu’ils auraient rencontré des syndicalistes iraniens et participé à leurs réunions, ce que dément leur défense.

Seulement trois sorties par semaine dans la cour de la prison, et parfois moins

Ces derniers mois, Noémie Kohler a fait part à plusieurs reprises de sa vive inquiétude quant à l'état de santé physique et psychologique de sa sœur.  "Cécile est détenue dans la section 209 de la prison d’Evin," précise Noémie Kohler. "Cette section de haute sécurité est tristement célèbre en Iran, car on y enferme les prisonniers politiques dans des conditions absolument abominables."

À Paimpol, près du stand dressé par SOS Otages, Noémie Kohler détaille les restrictions imposées à sa sœur dans sa prison en Iran : "elle n'a pas de quoi écrire, elle ne peut pas recevoir de courrier, elle ne peut sortir que trois fois par semaine dans une cour de la prison, et parfois ces sorties sont annulées."

"Avoir si peu de nouvelles, c'est terrifiant"

La famille de Cécile ne peut communiquer avec elle que pendant un temps restreint sur WhatsApp et constate que ces échanges se font systématiquement en présence de quelqu'un qui surveille les propos de la Française emprisonnée.

Quel est l'état de santé physique et psychique de Cécile ? Sa sœur Noémie constate qu'elle "ne peut pas s'exprimer librement sur son état de santé réel".  "On a essayé de lui envoyer une vingtaine de livres depuis le début de sa détention, mais on ne sait pas s'ils lui ont été transmis."

Le ministère des Affaires étrangères reste en contact permanent avec les familles des trois Français emprisonnés mais "ces personnes-là ont très peu d'informations à nous donner", constate Noémie, "donc on avance dans l'obscurité depuis deux ans et demi".

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