Côtes d'Armor. Après une année meurtrière sur les routes, la préfecture durcit les sanctions

Pour lutter contre l'insécurité routière, la préfecture des Côtes-d'Armor a décidé de renforcer son barème de sanctions. Le permis de conduire sera suspendu pendant une plus longue durée. Les détenteurs d'un permis probatoire et les automobilistes récidivistes sont notamment concernés.

En octobre 2023, dans les Côtes-d'Armor, 45 personnes ont été tuées et 564 blessés dans un accident de la route, soit 6 morts et 135 blessés supplémentaires par rapport à 2022. Des morts qui auraient pu être évitées car, selon la préfecture des Côtes-d'Armor, "la majorité des accidents mortels de la route sont dans la presque totalité des cas, dus à une erreur humaine de comportement."

Une durée de suspension allongée

La préfecture des Côtes-d'Armor a donc décidé, depuis le mois d'octobre 2023, de renforcer son arsenal de sanctions et de durcir son barème départemental des suspensions du permis de conduire. Cette décision s'inscrit dans un contexte de hausse du nombre de suspensions. 2 620 suspensions administratives étaient recensées en 2021, contre 2878 en 2022. Toutes les catégories d'infractions sont concernées : vitesse excessive, conduite sous l’empire d’un état alcoolique ou usage de stupéfiants.

Les permis de conduire sont désormais suspendus pendant plus longtemps. Sont notamment concernés les jeunes conducteurs, détenteurs d'un permis de conduire depuis moins de trois ans. La durée de suspension de leur permis de conduire est allongée d'un mois. Par exemple, un automobiliste détenteur d'un permis probatoire, contrôlé avec un taux d'alcool de 0,65 mg/l, verra son permis suspendu pendant cinq mois, contre quatre mois avec le précédent barème.

Trois mois supplémentaires pour les automobilistes récidivistes

Pour les automobilistes récidivistes, qui ont commis une infraction similaire depuis moins de cinq ans, la durée de suspension est augmentée de moitié. Un automobiliste, contrôlé positif au cannabis en 2023, et déjà contrôlé positif aux stupéfiants en 2021, aura son permis suspendu pendant neuf mois contre six auparavant. Les mêmes délais de suspension sont appliqués en cas d'excès de vitesse supérieur à 60 kilomètres par heure.

Une nouvelle mesure est également mise en place. En cas de refus d'obtempérer, le permis de conduire est suspendu pendant six mois, une durée allongée à douze mois en cas de récidive.

Des automobilistes pas vraiment convaincus

"Six mois, ce n’est pas suffisant, ça ne marque pas assez le coup et il y a trop de récidive", constate Jordan Delacroix. "Quand on voit à la sortie des bars le nombre de personnes qui reprennent le volant alors qu'elles ne devraient pas..."

"Est-ce que ces conducteurs se demandent vraiment si prendre le volant est la bonne chose à faire ? Pour moi, ça ne changera rien", affirme Ledortz Pauline, rencontrée au volant de son véhicule. La commerciale dit ne pas "se sentir plus en insécurité dans le Morbihan, où je rentre le week-end, que dans les Côtes-d’Armor."

Selon Hervé Jegu, il faudrait aller plus loin, avec "beaucoup plus de contrôles pour que réellement les personnes reçoivent des amendes. Entre Lamballe et Yffiniac, on voit un accident quasiment tous les jours."

Pour certains, l'accent mis sur la répression n'est pas la bonne stratégie pour faire baisser le nombre d'accidents de la route. "Avant de durcir, il faudrait avoir une approche différente pour que les gens prennent vraiment conscience", déclare Cindy Levis, assise dans sa voiture. "C’est sans doute plus simple de sanctionner que de prévenir, qui est plus long et plus coûteux."

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