Eau et Rivières de Bretagne demande l’interdiction du S-Métolachlore, un pesticide dont des résidus se retrouvent dans l’eau du robinet. L’association a envoyé un courrier aux ministères concernés.
C’est le nouveau combat mené par Eau et Rivières de Bretagne. Le S-Métolachlore, un pesticide utilisé notamment sur le maïs, les haricots, les pois ou encore les betteraves, apparaît dans la quasi-totalité des eaux superficielles de la région. Selon l'association écologiste, dans le département des Côtes d’Armor, 37% de la production d’eau potable est concernée. Un taux qui monte à 43% pour la production d’eau souterraine.
L'association demande l'interdiction du S-Métolachlore
"Ce taux dépasse la norme tolérée pour la délivrance de l’eau potable en Bretagne, souligne Dominique Le Goux, chargée de mission pesticides et santé pour Eau et Rivières de Bretagne. On ne voit pas de mesures autres que l’interdiction immédiate pour arrêter la présence de ce polluant."
L’association environnementale précise dans sa lettre adressée aux ministères de la transition écologique, de la santé et de l’agriculture que c’est le fabricant qui a recommandé de ne pas utiliser son produit sur les périmètres d’aire d’alimentation de captages prioritaires et les zones sensibles.
"Un comble !", s’estomaque l’association environnementale. Alors que le gouvernement français n’a pris aucune disposition malgré des recommandations de l’Europe, poursuit le courrier.
"Aujourd’hui, on a des captages menacés de fermetures. Et de l’eau du robinet qui ne respecte pas les seuils de pesticides puisque les producteurs d’eau potable peuvent demander une dérogation", conclut Dominique Le Goux.