Envoyé Spécial. Algues vertes en baie de Saint Brieuc, l'enquête : ce jeudi 9 septembre. VIDEO

Envoyé Spécial dévoile un long reportage à Hillion dans la baie de Saint Brieuc sur le fléau des algues vertes. Le journaliste Clément Le Goff met en avant que la pollution à l'hydrogène sulfuré se dégageant des algues n'est pas limitée aux plages mais pollue plus largement l'air ambiant.

Envoyé Spécial propose une longue enquête ce jeudi 9 septembre sur les algues vertes en Bretagne. Le magazine a envoyé un journaliste originaire de Saint-Brieuc, Clément Le Goff, pour comprendre pourquoi au bout de cinquante ans le problème n'est toujours pas résolu.

Le reportage d'une durée de 33 minutes n'est pas une enquête à charge contre les agriculteurs. Riverains, élus locaux, agriculteurs, associations et familles de victimes reviennent sur ces algues toxiques.  

Le journaliste souhaite montrer les conséquences sur la santé des riverains de cette côte souillées par les marées vertes. Tests sur le terrain et études à l'appui, l'équipe d'Envoyé Spécial dévoile une nouvelle facette de cette pollution à l'hydrogène sulfuré se dégageant de la décomposition des algues verts : le niveau de pollution dans l'air est par endroit 40 fois supérieur à ce que recommande l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).  
 

La moitié des algues vertes de toute la Bretagne s'échouent à Hillion

Une odeur qui impose de se calfeutrer, qui donne des maux de têtes et des vomissements, une plage devenue inaccessible, et des tonnes d'algues qui s'échouent à chaque marée : 100 à 150 tonnes par demi-journée. Voilà le quotidien de ce lieu devenu empoisonné pour ses riverains. 

Envoyé Spécial : "sur ma plage empoisonnée" ce jeudi 9 septembre à 20h50. Une enquête de Clément Le Goff.


Un fléau dont la cause est bien connue

Les études scientifiques ont conclu que pour une prolifération d'algues vertes il faut : une baie peu profonde, un faible courant, du soleil et des nutriments émis par l'activité humaine. Les eaux usées apportent le phosphore, et l'azote provient des nitrates de l'agriculture.

La laitue de mer "Ulva Lactuta", un fléau depuis 50 ans pour la Bretagne. Le 4 août 2021, Pierre Philippe, médecin urgentiste à l'hôpital de Lannion qui avait été le premier à avoir alerté sur le problème en 1971, nous signifiait que "si un enfant se promène sur cette plage, par exemple, il y a malheureusement un risque de décès très rapide ! Quand la plage est blanche comme ça, rien ne permet d’alerter sur le fait qu’il y ait des algues en-dessous. Et c’est là qu’elles sont les plus dangereuses."  


Les insuffisances de l'Etat

Au début de l'été, le 2 juillet, un rapport de près de 300 pages de la Cour des comptes sur les algues vertes indique que "Les travaux scientifiques montrent que seule une action sur l'azote peut permettre de limiter ce phénomène et que l'azote (nitrates) présent dans les baies est à plus de 90% d'origine agricole". 

L'instance juge "dérisoire" les montants engagé par l'Etat (109 millions d'euros) pour lutter contre le fléau. 

 Depuis 1989, plusieurs personnes seraient décédées accidentellement après avoir été exposées aux algues en décomposition qui libèrent un gaz mortel, l'hydrogène sulfuré.


Toute la lumière sur le phénomène

Fruit de trois ans d'enquête sur le terrain, la bande dessinée "Algues vertes l'histoire interdite" d'Inès Léraud et Pierre Van Hove, parue en juin 2020 chez Delcourt, jette une lumière crue sur "un demi siècle de fabrique du silence", selon l'auteure.

Pour cette BD, Inès Léraud s'est appuyée sur les témoignages de lanceurs d'alerte (médecins, chercheurs), des documents officiels, coupures de presse, ainsi que des lettres des services de l'État, d'élus ou de particuliers. L'auteure retrace l'histoire des marées vertes depuis leur origine après-guerre jusqu'à aujourd'hui. Son travail a rencontré beaucoup d'obstacles. Inès Léraud décrit une "omerta" autour de ce sujet toujours sensible. 

 

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