Une vidéo des fonds marins sur la zone du chantier éolien en baie de Saint-Brieuc mise en ligne par Sea Shepherd rappelle la beauté du site. "Il faut se rendre compte de la beauté de ce qui va être détruit", rappelle la présidente de l'association, Lamya Essemlali.
Dans l'histoire à rebondissements du chantier des éoliennes en baie de Saint-Brieuc, Sea Shepherd lance un nouveau pavé dans la mare. L'association écologiste poste sur les réseaux sociaux la vidéo d'une plongée dans la zone des travaux. Comme une piqûre de rappel qui permet de redécouvrir la richesse de ces fonds marins presqu'oubliée après des années de bataille judiciaire.
Baie de Saint-Brieuc : 100 km² du domaine maritime public ont été privatisés au profit du géant industriel de l'énergie Iberdrola/Ailes Marines. pic.twitter.com/RmA6gqL4BJ
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) September 28, 2021
C'est plus facile de détruire ce dont on n'a pas connnaissance."
Poissons, coraux (gorgones sur la vidéo), une multitude d’algues, des ascidies, des spongiaires, des vieilles, des cténolabres, des crénilabres, des tacauds, des araignées ... "L'objectif, c'est de rappeler aux gens la beauté de la baie, souligne Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. C'est plus facile de détruire ce dont on n'a pas connaissance."
La vidéo résume deux sorties des plongeurs de l’association : l’une le 25 juillet 2021 (N- 48°41' 46.84" W -2°32'13.44") et l’autre le 17 septembre 2021 (N-48°52'26.0". W-2°33'29.0").
"On voulait attirer l'attention sur la richesse des fonds qui vont pâtir des travaux d'installation des éoliennes d'Ailes Marines, poursuit Lamya Essemlali. Les pêcheurs ont déjà dit qu'ils remontaient du corail, mais ce n'est pas considéré comme une preuve."
Le Puffin des Baléares
Une richesse que connaît bien Katherine Poujol de l'association "Gardez les Caps". Elle aussi confirme la présence de nombreux coraux d'eau froide sur cette zone. Militante depuis une dizaine d'années contre ce parc éolien, elle rappelle que d'autres espèces sont menacées par les travaux sur cette concession de 103 km². "Depuis 20 ans, le Puffin des Baléares est une espèce d'oiseau en danger critique (NDLR : le dernier stade avant l'extinction), il passe du temps en baie de Saint-Brieuc. C'est un endroit qui lui convient bien et les travaux le mettent en péril", s'agace Katherine Poujol.
Pour mener à bien ces travaux, la société Ailes Marines/Iberdrola a obtenu une dérogation "espèces protégées" de la préfecture des Côtes d'Armor. Cette dérogation abroge les obligations de protection pour 5 espèces de mammifères marins et 54 espèces d'oiseaux. Gardez les Caps et Sea Shepherd ont attaqué cet arrêté début septembre. Sans résultat pour l'instant.
Éolien Offshore : Sea Shepherd France et Gardez les Caps attaquent les autorisations de destruction et perturbations de 59 espèces protégées et de leur habitats accordées à Iberdrola/Ailes Marines.
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) September 10, 2021
1/2@EmmanuelMacron @barbarapompili @AnnickGirardin pic.twitter.com/3eN5CaipWJ
Les deux associations envisagent de porter une nouvelle plainte au niveau de l'Europe.