La décision a été prise par l’Agence Régionale de Santé à la mi-avril, mais elle est effective depuis ce mercredi 26 avril : l’activité d’accouchement de la maternité de Guingamp est suspendue pour une durée de deux mois. En attendant, les futures mamans sont orientées vers les autres maternités du département des Côtes-d'Armor (Saint-Brieuc, Lannion, Plérin) ou d’un territoire limitrophe (Morlaix, Carhaix). Nous sommes allés à la maternité de Saint-Brieuc pour voir comment se préparait leur accueil.
Petite visite de routine dans la chambre de Lindsay et Louna. Lindsay, c'est la maman, Louna, son quatrième enfant, née voilà deux jours. Le choix de venir accoucher à Saint-Brieuc s’est fait naturellement pour cette habitante de Plémy, à 25 kilomètres de là. Un choix que feront dans les prochains jours certaines des femmes qui auraient dû accoucher à Guingamp.
"Là, on sait que d’ici fin mai, il y a une dizaine de patientes qui ont choisi d'accoucher à Saint-Brieuc, donc on est prêts bien sûr à les accueillir et à les prendre en charge dans notre établissement", explique Stéphanie Hourdel, sage-femme coordinatrice à la maternité de Saint-Brieuc.
Le réseau périnatal a facilité les échanges
Pour cela, des échanges se font depuis plusieurs semaines avec les sages-femmes de Guingamp pour préparer au mieux la venue des futurs nouveaux-nés : "On a la chance de tous se connaître, les gynécos, les sages-femmes du département depuis de nombreuses années, puisqu'il y a un réseau périnatal qui a été créé et qui a renforcé les liens entre les diverses maternités. Le travail est rendu beaucoup plus facile de ce fait", souligne Claire Combescure, cheffe de service.
2 000 accouchements par an
À Saint-Brieuc, 2 000 accouchements sont pratiqués annuellement. Quelques-uns de plus ne semblent pas poser de problème. "Guingamp c’est un accouchement par jour à peu près, à partager entre les quatre établissements les plus proches, selon ce que choisiront les femmes. Donc même un accouchement supplémentaire par jour à Saint-Brieuc, ça ne bouleverse pas le fonctionnement global de la maternité. C'est pour cela qu'on a pris les choses de façon sereine et que les équipes sont sereines face à cette activité", souligne Ariane Bénard, la directrice de l'Hôpital Yves le Fol de Saint-Brieuc.
Sérénité relative
Une sérénité toute relative selon les représentants du personnel : "Obligatoirement, ça va créer une suractivité. Alors maintenant, quels moyens vont être alloués ? C'est la question à poser et c'est la direction qui devra y répondre : quelle organisation et avec quels moyens ?", s'interroge Régis Pïneau, secrétaire général CGT de l'Hôpital Yves Le Fol.
Une question d’organisation qui dépend aussi de l’avenir de la maternité guingampaise après cette suspension temporaire des accouchements. La crainte de voir durer le provisoire est loin d’être levée.
