Ils sont au bout du fil quand on compose le 15. Les asssistants de régulation, au coeur du système hospitalier, sont particulièrement sollicités ces derniers mois. Ils ont lancé une pétition pour demander une meilleure reconnaissance, celle de personnel soignant.
Ils sont bien souvent le premier contact avec l'hôpital. Ce sont sont eux qui sont au bout du fil dans une salle de régulation du Samu, quand on compose le 15 ou le 112. Avec le médecin régulateur, ils posent les questions de l'interrogatoire pour hiérachiser les appels et mieux les orienter.
Yann Rouet est assistant de régulation médicale depuis onze ans, après avoir été ambulancier pendant une dizaine d'années. Il travaille au centre hospitalier Yves Le Foll de Saint-Brieuc. Il est aussi vice-président de l'Afarm (Association française des assistants de régulation médicale). Ce quadragénaire travaille souvent la nuit, mais aussi deux week-end par mois, en alternant les semaines de 48h et celles de 24h.
Surcroît de travail avec la crise sanitaire
"Avec la crise sanitaire, expose t-il, nous avons dû faire face à un surcroît de travail. Les salles de régulations ont en effet été dédoublées, pour mieux faire le tri entre les appels liés au Covid et les autres. Ça veut dire que non seulement nous avons été confrontés à une augmentation très importante du nombre d'appels, mais on a aussi dû accompagner le nouveau personnel pour la seconde salle, dans la prise en charge des personnes au bout du fil."
Besoin de reconnaissance
Ils sont 24 assistants de régulation pour l'hôpital briochin et quelque 150 sur les quatre Samu que compte la Bretagne. Ce sont le plus souvent, comme Yann, d'anciens ambulancier(e)s, aide-soignant(e)s ou pompiers volontaires. Des personnes déjà très sensibilisées aux secours. Et ces assistants de régulation sont aujourd'hui en manque de reconnaissance, avec le sentiment d'avoir pourtant beaucoup donné ces derniers mois, et de s'être toujours adaptés pour répondre à la situation.
Une pétition pour se faire entendre
Ils ont donc lancé une pétition pour pouvoir être considéré comme personnel soignant et non plus administratif. Et pour que la certification désormais exigée en plus de leur formation, soit accordée à tous ceux justifiant de deux années d'ancienneté. Devenir personnel soignant, outre une rémunération un peu supérieure, leur permettrait de pouvoir plus facilement évoluer dans leur carrière et de bénéficier de passerelles avec d'autres professions, souligne Yann Rouet.
Au niveau national, les 2500 assistants de régulation, pour 105 Samu, "reçoivent plus de 30 millions d’appels chaque année", précise leur pétition. Lors de la première vague, ils ont dû "faire face à une augmentation de 80 000 appels supplémentaires par jour".