Faute de place pour cultiver chez soi ou encore peur de ne pas savoir s'y prendre, les raisons de ne pas posséder un potager sont multiples. Gwenaël Olliver tente d'y remédier en invitant les particuliers à venir jardiner chez lui.
"Ce n’est pas une location de parcelle à proprement dite, prévient d'office Gwenaël Ollivier, ce maraîcher costarmoricain. C'est moi qui mets en culture et qui plante." Entre la récolte à la ferme et le jardin partagé, il propose de louer un petit bout de terrain déjà cultivé sur sa ferme de 6 hectares, près de Saint-Brieuc.
Transmission de savoirs
Gwenaël Ollivier accompagnera ceux qui ont envie de jardiner dans l'entretien de leur carré et leur prodiguera des conseils. "On pourra s’occuper d’arroser éventuellement. Mais on sera surtout là pour transmettre un savoir, dit-il. Expliquer comment cultiver tel légume, quand ramasser tel autre."
"Il y a un côté ludique pour les enfants. Autrefois, les grands-parents avaient un potager. Ce n'est plus forcément le cas maintenant. Je veux pouvoir transmettre aux plus petits. Qu'ils puissent manger des légumes qui sortent de terre."
"L'engouement des confinements est retombé"
"Pendant le Covid, il y a eu une explosion des demandes des produits locaux et des circuits courts, développe le paysan. Mais depuis, l’engouement des confinements est retombé. C'est important que le consommateur se réapproprie la terre et le vivant."
Une initiative identique a été lancée à Toulouse il y a quelques années. Une équipe de France 2 en fait un reportage que Gwenaël Ollivier a visionné. "J’ai trouvé ça original." Il décide alors de se lancer. Pour tester. Pour la première année, il prépare 6 planches de 30 mètres. "Cela permettra à une dizaine de personnes de venir cultiver."
40 euros par mois
"On va d'abord expérimenter de cette manière. À Toulouse ils peuvent se permettre plus de choses en extérieur" observe-t-il. La région est en effet plus ensoleillée que nos contrées costarmoricaines. " Chez nous, il faut installer un tunnel, par exemple" relève le maraîcher. Mais attention, Gwenaël reste "le maître des lieux". S'il met des terres à disposition, "il faut qu’il y ait un échange mutuel. J’ai aussi des cultures à côté".
Pour pouvoir récolter les fruits et légumes de leur labeur, les locataires devront payer une adhésion mensuelle de 40 euros.
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"Pas assez de place chez eux pour cultiver des courges"
"J’ai rencontré un couple intéressé, relate Gwenaël Ollivier. Ce sont des personnes déjà sensibles à l’agriculture biologique mais ils n'ont pas assez de place sur leur terrain. Ils veulent planter des courges, qui s’étalent beaucoup. On va peut-être en consacrer une parcelle pour ces personnes et partager une éventuelle récolte. Ils auront des produits et des légumes frais."
Gwenaël Ollivier est maraîcher depuis 2020. Il a repris avec sa femme les terres de son père pour créer la ferme des Allées-couvertes. Son métier de paysan ne lui permettant pas de vivre convenablement, il est aussi, à côté, éducateur spécialisé. Un métier de transmission également. Tout est lié.