C'est la seule colonie de Fous de Bassan en France. Elle se trouve sur les Sept-Iles, au large de Perros-Guirec dans les Côtes-d'Armor. Une colonie dont l'avenir est incertain après la vague d'influenza aviaire qui l'a frappée l'été dernier. Alors que les oiseaux viennent de faire leur retour sur l'ile Rouzic, on se demande si la colonie est sauvée. Pour nous éclairer, suivons les pas de Michel Prat, photographe amateur passionné.

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"S'il n'y avait plus cet oiseau emblématique sur l'île Rouzic, ce serait terrible pour notre patrimoine. C'est l'unique colonie en France, donc forcément, c'est le patrimoine du Trégor, de la côte de granit rose… et il pourrait disparaître, c'est un patrimoine fragile", prévient Michel Prat, photographe amateur passionné de nature et notamment de ce coin de Trégor, que sont les Sept-îles. L'été dernier, il est l'un de ceux qui ont donné l'alerte sur l'épizootie qui ravageait la population de Fous de Bassan.

Alerte l'été dernier

Quand il ne survole par les Sept-îles avec "L’autre Côté du vent", son club d’ULM, Michel Prat promène son appareil photo, du côté de la pointe du Squéwel, sur la côte de granit rose, à quelques encablures de l’île Rouzic et sa silhouette nimbée de blanc, le blanc des Fous de Bassan.

"Cette année, il est difficile de voir d'ici, de Ploumanac'h, la colonie avec sa blancheur puisque suite à la grippe aviaire l'année dernière, les 3/4 de l'effectif a été décimé"

Pour des passionnés comme nous ou des photographes amateurs, ça fait quelque chose de voir cette colonie amoindrie.

Michel Prat, photographe amateur

Des 19.000 couples nichant sur Rouzic, la moitié n’a pas survécu à la grippe aviaire l’été dernier. Une véritable hécatombe qui fait planer un nuage noir sur l’avenir de la colonie.

En février, le mois où ils reviennent en Bretagne, les oiseaux migrateurs se sont d’ailleurs faits attendre… De quoi renforcer l’inquiétude de Michel, qui scrute la moindre trace des Fous de Bassan, en vain : "11 février 2023, zéro. 22 février, on voit heureusement que les rochers sont en partie colonisés. Ça n'est pas tout blanc comme habituellement, mais ils sont là".

La vie reprend sur l'île, l'espoir est là

Pour se rapprocher, Michel a pris la navette des Sept-îles. Il a pu observer les oiseaux en train de préparer leur nid, les parades amoureuses se mettre en place, la vie qui reprend sur l’île. 

Et quelques semaines plus tard, cette fois, vu du ciel, le constat est très encourageant… Le printemps est là, et la tâche blanche s’est reformée, ce qui rassure Michel Prat : "Il faudra quelques années évidemment pour retrouver l'effectif global, mais la nature va reprendre ses droits et sera plus forte. Là, l'espoir, il est là", conclut-il. 

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