Crise à l'hôpital. Le maire de Saint-Brieuc alerte la ministre de la santé

"Problème de recrutement", "conditions d'hospitalisation d'un autre âge", risques de "retards de prises en charges" de certaines pathologies... Dans une lettre adressée à la nouvelle ministre de la Santé, Hervé Guihard alerte sur la situation du centre hospitalier et de la prise en charge des Briochins.

C'est la perspective d'un "énième audit sur l'hôpital" promis par Emmanuel Macron le 31 mai dernier qui a poussé Hervé Guihard à prendre la plume. 

Face à l'indécision des politiques, les soignants sont dégoutés. Ils ont déjà tout donné et ils doivent continuer parce que ça ne réagit pas. 

Hervé Guihard

Maire de Saint-Brieuc (DVG)

"Il n'est plus temps de poser des questions, mais d'y répondre, s'agace le maire de Saint-Brieuc au téléphone. On connaît les solutions, appliquons-les dès maintenant."

"Ce qu'on attend, c'est d'avoir la place pour rajouter les lits nécessaires et le personnel suffisant pour s'en occuper."

Également Président du conseil de surveillance de l'hôpital Yves Le Foll, Hervé Guihard a voulu profiter du changement de ministre pour tirer la sonnette d'alarme : 

Je pense que la situation de Saint-Brieuc est représentative d’une grande partie de ce qui se passe dans les villes moyennes qui porte un groupement hospitalier.

Hervé Guihard

Maire de Saint-Brieuc (DVG)

Un hôpital "qui a encore un peu de moyens mais qu'on est en train de saper totalement.

Dans sa lettre à Brigitte Bourguignon, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, l'édile pointe des problématiques "qui ne sont pas récentes", mais qui "s'aggravent à la veille de la période estivale."

Des retards de prises en charges à craindre

Il détaille d'abord les problèmes de "recrutement, tant de personnel médical que de personnel non médical."

Il manque actuellement près d'une centaine de soignants : "30 postes d'infirmiers et 25 d'aides-soignants" et une trentaine de médecins et spécialistes. 

"A un moment, on n'avait même pas assez d'ambulanciers pour évacuer les gens chez eux pour les soins de suite", précise l'élu par téléphone.

Le manque de praticiens se concentre "dans un nombre limité de spécialités : pneumologie, gastroentérologie, oncologie, imagerie". Dans un contexte "où l'offre libérale est elle-même réduite", elles font craindre "de réels retards de prise en charge" des patients. 

Condition d'hospitalisation d'un autre âge

Un problème d'effectif résultant de la non-affectation des praticiens par les CHU de la région : "La fonction d'un CHU est de former mais il ne leur est jamais imposé d'envoyer leurs internes et stagiaires dans les autres hôpitaux. Pourtant sa vocation est de soutenir les hôpitaux intermédiaires."

Le maire plaide donc pour une "politique plus volontariste d'affectation des médecins, internes et médecins juniors". Il sollicite également le soutien de la ministre pour financer rapidement une extension de l'hôpital afin de gagner en capacité de soin. Montant estimé : 27 millions d'euros.

Ces problématiques s'inscrivent dans un contexte de pénurie de médecins de ville où "15% de la population n'a plus de médecin traitant".

La ministre invitée à Saint-Brieuc

"Dans cette lettre, je ne parle pas du problème des urgences en particulier mais de tout ce qui se passe derrière", comme "l'installation très régulière de troisième lit dans des chambres doubles", des conditions d'hospitalisation "d'un autre âge", dénonce le maire.

Une missive terminée par une invitation à la ministre à visiter ce territoire qui "concentre [...] de nombreuses problématiques que [le maire et l'hôpital sont] résolus à combattre avec [son] soutien."

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