Plusieurs centaines de carhaisiens se sont rassemblés ce 9 mai 2022 pour défendre leur hôpital. Il y a quelques jours, la direction avait annoncé la fermeture d’un service. Comme en 2007, les habitants ont immédiatement réagi et ressorti la catapulte qui leur avait permis de sauver la maternité.
Lorsque la catapulte arrive devant l’hôpital, un tonnerre d’applaudissements l’accueille. L’engin de guerre avait été fabriqué en 2008 pour symboliser la lutte du petit village gaulois qui résiste encore et toujours. Carhaix avait alors réussi à sauver sa maternité et son hôpital.
14 ans plus tard, de nouvelles menaces pointent. La semaine dernière, la nouvelle est tombée brutalement : faute de personnel soignant cet été, la direction de l’Hôpital Brest-Carhaix envisage de fermer le service de soins continu.
"C’est un service très important explique Caroline Tromeur de la CGT. C’est là que l’on accueille les patients en difficultés qui ont besoin de davantage de soins. Des gens qui ont été opérés, des femmes qui viennent d’accoucher."
"Nous avons tout de suite pensé que cette fermeture risquait d’en entrainer d’autres en cascade, la chirurgie, de la maternité, du bloc " précise-t-elle.
Service finalement maintenu
Mercredi, Olivier Véran, le Ministre de la Santé a rassuré et promis que le service serait maintenu. La direction a trouvé une autre organisation, cinq lits de Soins de suite et de rééducation et cinq lits de Chirurgie vont fermer.
Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois pour les salariés et la population. L’été dernier, 12 lits de gériatrie avaient fermé, ils n’ont jamais rouvert.
Pénurie de personnel
"Sur l’hôpital de Carhaix, il manque 20 postes d’infirmiers, des aides-soignantes," affirme Caroline Tromeur. "Le recrutement de nouveaux personnels médicaux et paramédicaux ne pourra se faire que si le plateau technique est maintenu et qu’il y a une garantie de prise en charge de qualité des patients."
"Carhaix est à une heure des autres établissements de soin rappelle Pascal Le Goff. Il a ressorti son tee shirt de 2007," Vivre, naître et se soigner au pays." Dans un pays "riche comme la France, en 2022", il ne comprend pas que l’on puisse fermer des lits. "On parle d’aménagement du territoire, mais au-delà du périphérique, on oublie tout. Nous sommes dans un territoire vieillissant, les gens ont besoin d’un service de soins de proximité."
Les manifestants réclament des garanties de maintien de tous les services.
"Il nous faut déjà des mois pour trouver des rendez-vous médicaux, s’alarme Annaïck Drouyer, dans quelques temps, on sera moins bien traités que les animaux qui eux peuvent aller chez le vétérinaire."