Gal Vallerius, breton de 38 ans, a été interpellé fin août à Atlanta par les services de police américains. Il est soupçonné d'être à la tête d'un important réseau de trafic de drogues sur le web profond, alias "dark web". Il encourt la prison à vie. Il devrait être jugé le 29 mai 2018 à Miami.
"Il n'est pas Pablo Escobar, loin de là", écrit le Miami Herald. C'est le quotidien américain qui a révélé l'affaire ce mardi : Gal Vallerius, un Costarmoricain de 38 ans, a été interpellé fin août sur le sol américain. Il est soupçonné d'être à la tête d'un important réseau de trafic de drogues sur le "dark web", une partie d'internet non indexée sur les moteurs de recherches classiques.
Ce mardi 19 décembre, soit 3 mois après son arrestation, l'avocat de Gal Vallerius a indiqué le report de son procès au 29 mai 2018. À l'origine prévu en décembre, puis le 22 janvier 2018, l'audience doit se tenir à Miami après l'étude du dossier "volumineux".
Le récit de son arrestation est digne d'une série américaine : le trentenaire breton aux allures de hipster se rendait pour la première fois aux États-Unis. Il s'apprétait à rejoindre le Texas pour participer à un championnat international de barbes et moustaches. Il a été interpellé dès son arrivée à l'aéroport d'Atlanta.
Mais mettre la main sur Gal Vallerius n'a pas été chose aisée. Son arrestation a nécessité l'action conjointe des services du FBI, du fisc américain, de l'agence américaine anti-drogues (DEA), de la Sécurité nationale et de la U.S. Postal Inspection Service.
La traque de Vallerius, "la plus importante de la Floride du sud parmi une demi-douzaine de cibles du dark web", selon le Miami Herald.
Gal Vallerius opérait sous le pseudonyme d'Oxymonster sur Dream Market. Il s'agit d'une plateforme de mise en relation anonyme entre vendeurs et acheteurs de drogues dures, type cocaïne, LSD et méthamphétamines.
500 000 dollars de Bitcoin
Lui-même dealer, Oxymonster était également administrateur et modérateur de ce site internet. Il y prodiguait des conseils pour aider à conserver l'anonymat des internautes. Pour ses propres transactions, il se faisait rémunérer en Bitcoin, une monnaie virtuelle.
En remontant le fil des paiements, les enquêteurs sont tombés sur une adresse bitcoin liant Oxymonster à Vallerius. Ils ont alors analysé et comparé le style d'écriture de Vallerius et son alias, sur ses comptes Instagram et Twitter. Sont apparues "de nombreuses similarités dans l'usage de certains mots et ponctuations", indique le Miami Herald.
Lors de son arrivée à la frontière américaine, les autorités ont pu fouiller l'ordinateur portable du suspect. Ils y ont trouvé des éléments confondants, notamment l'équivalent de 500 000 dollars de Bitcoin.
Entendu par la police d'Atlanta, Gal Vallerius "a choisi de ne pas cacher son identité". Il va être transféré à Miami, où il sera entendu par un juge. Il encourt la prison à vie.
Perquisitions à son domicile costarmoricain
Mi-septembre, la Direction inter-régionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes a procédé à des perquisitions à l'un des domiciles de Gal Vallerius, situé à Plusquellec, dans les Côtes-d'Armor. Une autre intervention dans une seconde propriété aurait permi la saisie de 50 000 euros en espèces et de stupéfiants.
Le reportage à Plusquellec, la petite commune des Côtes d'Armor où résidait Gal Vallerius