Taux de vaccination des personnels supérieur à 96 % dans les hôpitaux en Bretagne. "On a fait un travail de pédagogie"

Selon les retours de plusieurs centres hospitaliers sondés en Bretagne, le taux des personnels respectant l'obligation vaccinale à partir de ce 15 septembre est extrêmement élevé. Seuls quelques dizaines de récalcitrants par hôpital risquent d'être suspendus, sans incidence sur les services.

"C'est bien une pratique française, lance François Cuestas, directeur du Groupement Hospitalier Rance-Emeraude [soit les centres hospitaliers de Saint-Malo, Dinan et Cancale, NDLR], la majorité des attestations sont arrivées ces derniers jours et aujourd'hui, c'était le défilé à la DRH". "On fera le décompte ce soir mais hier soir [mercredi, NDLR], on était à plus de 90 % de pass vaccinal et on estime à une centaine le nombre de personnes à qui ont va devoir écrire pour les relancer. Il y aura sur les 2300 personnels à Saint-Malo une vingtaine d'irréductibles, soit 1%". Et d'ajouter que le ratio est similaire pour les 1200 salariés de l'hôpital de Dinan et les 300 de celui de Cancale.

Deux mois après son annonce par le Président Emmanuel Macron, l'obligation vaccinale s'applique donc depuis ce 15 septembre à tous les personnels hospitaliers, soignants et administratifs. Ceux qui ne peuvent justifier d'un schéma vaccinal complet ou d'une première dose de vaccin et d'un test de dépistage négatif de moins de 72 heures, ou encore d'une contre-indication vaccinale ou d'une contamination récente "ne peuvent plus exercer leur activité", selon la loi du 5 août.

Pour les salariés concernés, cela doit se traduire par une suspension immédiate du contrat de travail, sans rémunération, sauf à utiliser des jours de congés pour retarder l'échéance. Selon Santé Publique France, 88% des personnels concernés avaient reçu une première dose le 7 septembre.

A Saint-Malo, les personnels qui ne sont pas "en règle" sont placés dès ce jour en congés et seront reçus individuellement. S'ils ne veulent pas suivre l'obligation vaccinale, ils seront alors suspendus aussitôt.
 

Une forte adhésion au pass vaccinal attendue

François Cuestas n'est pas surpris de ce taux très élevé d'adhésion au pass vaccinal. "Nous sommes déjà dans une des régions où le taux de vaccination est le plus élevé [89.5 % de la population bretonne majeure est totalement vaccinée, NDLR], et les soignants en font obligatoirement partie. En plus, le personnel hospitalier a l'habitude de la vaccination obligatoire".

Mais le directeur hospitalier souligne aussi que ce taux élevé est également "le fruit d'un travail de pédagogie, d'accompagnement, tout en laissant entendre qu'on appliquerait la loi sans brutalité". 

François Cuestas tient aussi à rassurer les patients : "l'impact sur les services est très dilué. Il n'y a pas de perturbations notoires".

Même son de cloche au centre hospitalier Yves Le Foll à Saint-Brieuc. Pour Jean-Bapriste Fleury, directeur délégué, "il y a eu en amont tout un travail de pédagogie mené par les encadrants et la médecine du travail. De plus, on avait déjà pas mal de vaccinés depuis janvier dernier". Sur le taux de personnel adhérant à cette obligation, "il doit être de 98 ou 99 % car on a une soixantaine de personnes, soignants ou administratifs, sur 3500, qui n'ont pas donné leur attestation". Des entretiens individuels avec les réfractaires sont engagés. "Ce soir, nous avons déjà procédé à une dizaine de suspensions, sans rémunération" précise le directeur délégué.

Selon le responsable, ces personnels récalcitrants, le sont plus pour des questions de "positionnement idéologique". "La plupart de nos personnels soignants ont accueilli des malades du covid, principalement des autres régions et ont vu ce qu'il en était".
 

Près de 99 % des personnels au CHU de Rennes

Au CHU de Rennes, le service communication nous a transmis les taux, précisant en préambule que la vaccination des professionnels avait commencé dès le mois de janvier 2021 avec la mise en place d’un centre de vaccination dédié dès le démarrage de la campagne. Ainsi, "grâce à ce dispositif, complété par une intense démarche de pédagogie et de communication (affichages, webinaires, vidéos, interventions terrains) globale puis ciblée, 80% des professionnels du CHU étaient déjà engagés dans un schéma vaccinal avant l’annonce de l’obligation vaccinale en juillet dernier".

A ce jour, sur les 9 211 professionnels du CHU, près de 99% répondent à l’obligation vaccinale et quasi 100% pour les professions médicales. Le CHU explique que moins de 0,5% de l’effectif n’est pas vacciné et fait l’objet d’une suspension. Il précise également que "des réponses sont encore reçues et traités au fil de l’eau" et que le fonctionnement de l'hôpital n'est pas affecté.
 

Près de 99 % à Brest également mais des suspensions par anticipation

Au CHU de Brest, taux très élevé aussi puisqu'il est de 98,7 % : 9 466 personnes sont vaccinées (personnel médical, personnel non-médical, étudiants) sur sur 9 595 professionnels. Seuls 129 salariés sont sans pass vaccinal

Selon la direction de l'hôpital, le développement d’une appli professionnelle, qui garantit la sécurité et la confidentialité des données aurait aidé à atteindre ce taux. Ainsi, après une date limite annoncée par SMS, les suspensions ont été adressées par anticipation avec possibilité de les annuler dès régularisation. Des régularisations sont d'ailleurs toujours en cours. Ce 15 septembre, "76 personnes sont toujours suspendues dont 47 professionnels soignants" précise le CHU.

Quant au fonctionnement des services, "la continuité des soins est assurée".
 

Même constat dans les autres centres hospitaliers

Concernant les autres centres hospitaliers bretons, la Fédération Hospitalière de France – Bretagne annonce que "selon les premières analyses, à l’instar d’un taux de vaccination élevé en Bretagne, l’adhésion des agents de la fonction publique hospitalière à la vaccination est importante : entre 96% et 100%".

Pour Thierry Gamond Rius, premier vice-président de la FHF Bretagne, "les choses se sont bien passées car les établissements ont parfaitement su anticiper les choses et parce que les hospitaliers sont responsables et font passer le service rendu à la population avant toute autre considération".

 

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