Après la mort d'un automobiliste suite au jet d'un plot de béton depuis un pont enjambant la RN176, deux suspects sont toujours en fuite et un appel à témoin a été lancé. Plusieurs véhicules ont été touchés par ces jets de projectiles. Dans l'un d'eux, Mickael Rault a été touché à l'épaule. Il estime qu'il a échappé au pire.
Son bras enroulé dans une écharpe et immobilisé par une attelle, installé dans son salon, Mickael Rault a la voix un peu traînante de celui qui a subi un choc. Le soir du 28 octobre, il circulait sur la RN176 aux environs de Quévert. La route nationale, à 2x2 voies, relie Saint-Malo à Saint-Brieuc.
Il conduisait l'un des deux véhicules qui ont été touchés par des projectiles, jetés depuis un pont enjambant les voies, vers 23h45 ce mercredi. Il rentrait du travail, à 110 kilomètres/heure, lorsqu'il reçoit un bloc de granit d'une vingtaine de centimètres qui lui a fracturé l'épaule.
À l'hôpital, on lui a fait quatre points de suture. Il aura 15 jours d'arrêt de travail. Il mesure aujourd'hui la chance qu'il a eue. "Ça aurait pu être plus grave. J'aurais pu me déporter, commencer à doubler une autre voiture, j'aurais pu l'avoir reçu dans la gorge" dit-il. Encore sonné, parfois des flashs lui reviennent. Moins de deux jours après l'événement, il réalise : "j'ai eu de la chance, sur ce coup-là".
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Il avait le visage en sang.
Mickael Raultblessé par un bloc de béton jeté d'un pont
Il s'arrête. Quelques minutes plus tard, un nouveau bloc de béton est jeté sur une voiture. Mickael Rault tente alors de secourir le passager avant, qui est touché. "Il était en position semi-allongée. Je lui ai juste demandé s'il allait bien, par réflexe, et là, je le vois juste fermer la bouche et rouvrir la bouche" raconte Mickael Rault. "Il avait le visage en sang."
Le jeune homme, âgé de 21 ans, originaire des environs, décède malgré les tentatives de réanimation des secours.
"Je trouve ça absurde de faire des choses comme ça, c'est criminel" estime Mickael Rault, choqué que de tels actes puissent exister., "maintenant, on fait tout et n'importe quoi". "Il y a juste de la colère" ajoute-t-il, "les faits sont là".
Deux suspects se sont enfuis à l'arrivée des secours et sont toujours activement recherchés. Un appel à témoin a été lancé par la gendarmerie des Côtes-d'Armor. Une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire" et "tentative d'homicide volontaire".
(Avec Camille Wormser et Mathieu Beaudouin - France 2)
