Selon Macron, l'extraction de sable à Lannion « à la sauvette » n’est « pas acceptable »

L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron a estimé samedi qu'il n'était "pas acceptable" que l'extraction contestée de sable coquillier dans la baie de Lannion, qui fait l'objet d'un recours devant le Conseil d'Etat, ait commencé "à la sauvette" dans la nuit de mardi à mercredi.

"Il n'est résolument pas acceptable de commencer l'exploitation à la sauvette", a regretté M. Macron dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

Ma position, "c'était d'attendre, de suspendre le démarrage de l'extraction, d'ici la décision définitive du tribunal", a expliqué M. Macron, qui avait donné son accord en avril 2015 à ce projet déposé en 2010 par la Compagnie armoricaine de navigation (CAN), filiale du groupe Rouiller.

"C'est un dossier qui a six ans, et c'est un dossier qui, si nous avions respecté uniquement ce qu'il y a dans les textes de loi, aurait dû avoir une autorisation automatique il y a deux ans. Or, compte tenu justement du fait que j'ai été alerté par des élus (...) j'ai ouvert le dossier et j'ai tenu plusieurs réunions à Bercy et à Lannion avec l'ensemble des parties prenantes", a-t-il expliqué.


"Nous avons réduit le volume d'extraction, massivement, nous avons réduit la période d'extraction dans l'année, en les empêchant en particulier d'exploiter pendant l'été, nous avons imposé plusieurs contraintes d'organisation, nous leur avons demandé d'évaluer une exploitation plus au large, et enfin j'ai demandé que le préfet donne une autorisation sur une base annuelle et non quinquennale", a-t-il rappelé, précisant que "toutes ces contraintes n'étaient pas prévues par la loi".

"Légalement, le groupe Rouiller a rempli ses obligations, il a même été au-delà, sous notre pression. Par contre, ce qui est inacceptable, c'est d'une part que le groupe Rouiller ait fait un recours il y a plusieurs mois contre notre démarche, qui a été abandonné" et d'autre part qu'il ait décidé "de commencer l'exploitation en allant de nuit à la sauvette", a-t-il regretté.

"C'est une erreur, parce que, en procédant ainsi, ils ont réveillé les doutes et profondément abîmé ce processus de transparence que j'avais voulu", a-t-il déploré.

Plusieurs communes de la baie de Lannion et une association environnementale avaient déposé un premier recours devant le tribunal administratif de Rennes, qui a été rejeté lundi. Elles ont annoncé qu'elles allaient maintenant saisir le Conseil d'État. Une manifestation d'opposants doit
se tenir dimanche à Lannion.

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