Le 22 juin dernier, le président de la région Bretagne annonçait que la décision de fermer la maternité de Guingamp, était suspendue. Une surprise ! Cette "suspension" ne correspondrait en fait qu'au délai de fermeture annoncée pour le 1er février 2019, selon l'ARS, qui dit poursuivre les études.
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Le 22 juin dernier en séance plénière du Conseil Régional, le président Loïg Chesnais-Girard, annonçait à la surprise générale que la décision de fermer la maternité de Guingamp était suspendue. Il faut dire que la veille, le président de la République Emmanuel Macron, en visite en Bretagne, s'était longuement entretenu avec des élus du Trégor. Depuis cette annonce, l'Agence Régionale de Santé, à l'occasion de la communication du nouveau Plan régional de Santé, a réaffirmé que faute d'une couverture médicale suffisante, la fermeture de cette maternité semblait inéluctable. Les promesses n'engagent manifestement toujours que ceux qui y croient... Le directeur de l'ARS, Olivier de Cadeville, assure malgré tout qu'il continue à étudier la question et à rencontrer des élus. A son sens, la "suspension" annoncée, ne correspondrait en réalité... qu'au délai de fermeture de la maternité, annoncée depuis le début, le 1er février 2019.
Un problème de démographie médicale
Selon l'ARS,
le problème est celui de la démographie médicale et de la difficulté de trouver des médecins. Le fait que les
pédiatres, intervenant à la maternité, soient basés à Saint-Brieuc, c'est à dire à près d'une demi-heure, ne permet pas de garantir la sécurité des accouchements, et l
es anesthésistes titulaires ne seraient pas suffisamment nombreux. L'équipe médicale de la maternité, répond d'abord que toutes les grossesses à risque sont systématiquement envoyées à Saint-Brieuc et
"qu'un obstétricien et un anesthésiste sont d'astreinte 24h sur 24 et un pédiatre est disponible tous les jours de l'année, 24h sur 24, en cas d'urgence, grâce à la collaboration avec les pédiatres de néonatalogie de Saint Brieuc. C'est ainsi que la maternité de Guingamp fonctionne depuis plus de 20 ans et cela correspond à la couverture médicale décrite dans les décrets officiels de périnatalité."
Moins de lits dans les maternités des Côtes d'Armor
La crainte, c'est aussi que les femmes enceintes de Guingamp, ne puissent pas être accueillies dans les maternités du département, qui toutes connaissent actuellement des réductions de lits et de leurs effectifs, pour répondre à la baisse de la natalité. En effet le département compterait 760 naissances en moins en 5 ans. Mais à Guingamp on redoute que les 500 accouchements pratiqués chaque année par la maternité, ne puissent pas du coup être absorbés par les maternités de Saint-Brieuc, Lannion ou Plérin. D'autant que la distance ne va pas faciliter non plus la vie des femmes enceintes du secteur.
Une mobilisation toujours active à Guingamp
Malgré l'annonce de la suspension, ils étaient nombreux samedi 30 juin à battre le pavé pour défendre leur maternité. Plus de 2500 personnes, dont des poussettes et des mamans. la manifestation avait été maintenue, malgré l'annonce d'une "suspension", à laquelle beaucoup ne croyait pas beaucoup. Aujourd'hui le directeur de l'ARS a beau assurer, que la fermeture de la maternité ne remet pas en cause l'hôpital de Guingamp, et qu'un parcours périnatal (préparation à l'accouchement et le suivi après) y sera toujours assuré, la mobilisation ne risque pas de faiblir. Un recours juridique est d'ailleurs à l'étude.
Le reportage à Rennes (35) et Guingamp (22) de KV, Fabrice Leroy, Vincent Bars, Louise Cognard