Un camp de Gilets jaunes a été évacué cette semaine à Trélivan. Mécontents, plusieurs d'entre eux se sont rendus au domicile du maire Claude Le Borgne, où des dégradations ont été commises. Une situation qu'il déplore.
"J'ai porté plainte pour dégradations et j'ai demandé une protection" indique Claude Le Borgne, maire de Trélivan. Lui et sa femme restent toujours choqués après les incidents survenus à leur domicile mardi dernier. Plusieurs Gilets jaunes, "une cinquantaine" selon lui sont venus chez lui vers 20 h. "Ça a sonné à la porte, avec insistance. À ma grande surprise, ils se trouvaient devant moi, un drapeau noir en avant. Ils ont commencé à démonter ma clôture". Des discussions s'ensuivent, avant que la gendarmerie n'intervienne.
Les Gilets jaunes reprochent à Claude Le Borgne d'avoir contribué au démantèlement de leur camp qui a eu lieu le même jour. Il s'agissait du QG de Dinan. "Ils m'ont aussi reproché de n'être jamais allé les voir, ce qui est faux. Je suis allé sur place deux fois et je n'ai trouvé personne à chaque fois" précise Claude Le Borgne. Selon lui, les membres du groupes qui se sont présentés chez lui n'étaient pas de la commune. "Quand j'ai demandé : est-ce qu'il y a des Trélivanais parmi vous, une jeune femme seulement s'est avancée."
Claude Le Borgne regrette les moyens mis en oeuvre par les Gilets jaunes même "s'il y a un certain nombre de revendications que je partage." Cette façon de faire ne passe pas pour l'élu.
Un campement sous surveillance
L'évacuation du terrain à Trélivan a été menée par les autorités à la suite de plusieurs constats. Dans un communiqué, la préfecture soulgine : "cette parcelle était occupée illégalement par des gilets jaunes qui y avaient accumulé de nombreux déchets (au moins 100 m³ de palettes, bois, pneus, bidons) présentant un risque de pollution et d’incendie pour les occupants mais aussi pour les riverains."
À la suite des incidents chez le maire, la préfecture a également condamné "la tentative d'intimidation" dont il a fait l'objet. "Rien ne peut justifier que les élus de la République et les fonctionnaires qui la servent puisent être victimes de tels comportements inacceptables, dans l’exercice de leur mandat ou de leurs missions."
"Cela n'a pas été fait dans les règles"
Le site reste sous surveillance des autorités annonce la préfecture. Une dizaine de Gilets jaunes a réinvesti les lieux mercredi soir. Contactés, les Gilets jaunes de Dinan expliquent ne pas vouloir quitter les lieux "le bâtiment n'est plus muré, on respecte l'interdiction d'être dedans mais nous voulons rester sur place." En deux mois, le lieu est devenu un lieu de partage important pour eux. "On ne comprend pas l'usage de la force avant la discussion alors que jusque là nous avions une bonne entente avec les forces de l'ordre". Ils répètent ne jamais avoir eu de contacts avec Claude Le Borgne avant la soirée de mardi.
"Notre présence se maintient. On va continuer à faire ce que l'on estime juste." Les Gilets jaunes envisagent un recours à la suite de la décision de la préfecture, aidés d'un avocat.