Un an de Covid, un an d'une crise sanitaire, sociale et économique. Le coronavirus a plongé des milliers de Bretons dans la précarité. Détresse économique pour certains, détresse psychologique pour les autres. Stéphane Martin de la Fondation Abbé Pierre s'exprime pour Enquêtes de Région.
Un an de Covid. Un an que malgré les aides de l'Etat ces auto-entrepreneurs, étudiants, barmaids, restaurateurs ou encore patrons de boite de nuit se sont retrouvés subitement dans la difficulté, parfois même la précarité.
Augmentation de la précarité et émergence de nouveaux pauvres
Pour analyser et décrypter les conséquences de la Covid-19 après un an, Robin Durand, reçoit Stéphane Martin, Directeur régional de la Fondation Abbé Pierre.
S'il reconnaît l'action de l'Etat pour venir en aide aux personnes en situation de précarité liée à la crise sanitaire, il déplore cependant une mise en place trop tardive et affirme que "Si la crise sanitaire semble derrière nous, la crise économique, la crise sociale est devant nous."
Plutôt que de mobiliser des aides ponctuelles, il faudrait des aides structurelles.
Il prône une action pérenne pour permettre aux victimes de cette crise de s'en relever. A commencer par les jeunes pour qui il souhaiterait voir rétablie un revenu universel. Une aide qui s'appliquerait aux 16 à 26 ans et avoisinerait les 500 euros mensuels.
La fracture numérique est elle aussi une barrière à l'aide des personnes précaires pour laquelle, selon Stéphane Martin, "beaucoup d'efforts sont encore à faire avec les élus."
Stéphane Martin de la Fondation Abbé Pierre
Pour le directeur régional de la Fondation Abbé Pierre Bretagne, Stéphane Martin, cette nouvelle pauvreté touche aussi bien les jeunes, que des anciens, des salariés que des patrons.
Les jeunes sont pour beaucoup dans l'incapacité d'exercer des petits boulots qui leur permettent pourtant de boucler leur fin de mois.
Certains d'entre eux ont été propulsés du jour au lendemain dans une précarité très rude. Incapacité de payer un logement décent ou un logement tout court, incapacité de s'acheter de la nourriture et de s'habiller font maintenant partie de leur quotidien.
Les salariés dans les secteurs de la restauration, du tourisme, de la culture et des loisirs ont subit les conséquences économiques de cette crise sanitaire de plein fouet. Pour eux, impossible de poursuivre leur activité. Aussi, difficile de couvrir leurs dépenses indispensables quand pour certains, la seule entrée d'argent reste les aides de l'Etat.
Enquêtes de région Bretagne : 1 an de Covid, comment la Bretagne résiste
Les associations pour venir en renfort aux démunis
"Le petit panier" sillone les rues de Rennes et d'ailleurs, avec leur camion pour distribuer des denrées alimentaires aux plus démunis.
Les aides de l'Etat étant souvent insuffisantes, des associations comme la Fondation Abbé Pierre, sont venues en aide aux personnes en situation de précarité. Cette aide a pris la forme de chèques alimentaires (180 000 euros) et de maraudes (300 000 euros) pour distribuer de la nourriture aux plus impactés par la crise et le confinement.