Au moins deux familles avec enfants ont été récemment enfermées au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes d'où une Nord-Coréenne a finalement été libérée, affirme La Cimade jeudi dans un communiqué.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un couple russe et leurs deux enfants, âgés de 3 et 6 ans, ont été enfermés au CRA, selon l'association. "Ils sont partis au petit matin, sans qu'il soit possible de les rencontrer" et donc, d'étudier leur dossier, déplore la Cimade.
Dans la nuit de vendredi à samedi, "une femme iranienne a été placée avec son enfant de 7 ans sur la base d'une décision de renvoi vers l'Iran par la préfecture de Charente-Maritime. Elle a été remise en liberté le lendemain matin pour des raisons médicales", précise le texte.
Le 9 avril, "la préfecture de Vendée (...) a tenté de renvoyer une personne nord-coréenne dans son pays d'origine, malgré les risques de persécution qu'elle encourait sur place. C'est finalement le contrôle assuré par le juge des libertés et de la détention qui a permis sa remise en liberté", constate l'association présente dans le centre de rétention de Rennes.
Alors même que la loi adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale prévoit de doubler la durée légale de rétention (de 45 à 90 jours), la Cimade dénonce "ces pratiques aveugles des préfectures envers des personnes étrangères vulnérables".
La Cimade, protestante à ses débuts, aujourd'hui oecuménique, avait été créée en 1939 pour venir en aide, notamment, aux populations évacuées d'Alsace et de Lorraine, au nombre de 200 000 environ.
La loi Asile et immigration a été adoptée en première lecture le week-end dernier par l'Assemblée nationale. Elle sera examinée en juin par le Sénat.