Eric Hochart, 56 ans, vit avec une incapacité permanente de 35%. Après 11 marathons il s'est élancé le 9 novembre, avec ses chiens, pour un périple de 600 kms entre la pointe Saint-Mathieu et Clisson. Une défi sportif au service de l'association Handi'chiens .
A 17 ans, Eric Hochart est victime d’un très grave accident de la route qui l’a sévèrement blessé. A sa sortie d’hôpital le médecin dit au miraculé qu’il ne pourra plus faire de sport.
Qu’à cela ne tienne. Le jeune homme, qui envisageait une carrière de professeur d’éducation sportive, n ‘a plus qu’un seul objectif : faire mentir le praticien hospitalier.
Près de 40 ans plus tard, malgré ses douleurs et une incapacité permanente de 35 %, Eric affiche à son compteur 11 marathons et de très nombreux semi et trails.
De Saint Mathieu à Clisson, 600 km pour se dépasser et servir une bonne cause
Ce lundi 18 avril, Eric ne cache pas sa fatigue. « C’est dur, avoue t il, mais tout est dans le mental. Malgré mes douleurs à la hanche et au pied je vais aller au bout. »
Cela fait 10 jours qu’Eric court entre 50 et 75 kilomètres par jour, en tractant un chariot de 40kg. « C’est difficile en montée mais aussi en descente ! » précise-t-il.
Le féru de course s’est élancé samedi 9 avril de la pointe Saint-Mathieu dans le Finistère, avec pour destination finale Clisson, en Loire-Atlantique.
Un périple de 600 kilomètres, qu’Eric partage, comme à chaque fois, avec ses trois chiens (Métisse, Jasmine, deux beaucerons et XS, un pinscher nain croisé jack russel), mais aussi avec l’association Handi'chiens, à qui il a décidé de verser tout l’argent qu’il collecte.
Cette structure s’occupe d’éduquer des chiens et de les remettre à des personnes en situation de handicap. « Je fais toutes mes courses avec mes chiens, sauf bien sûr les courses officielles. L’association Handi'chiens est installée à Quintin comme moi. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de courir pour leur cause »
Epuisé mais heureux
Le soleil et les températures de cette mi-avril ont contraint Eric a adapté ses horaires. Ce matin il est parti à 4h30 du matin pour éviter les grosses chaleurs de l’après-midi à ses chiens. Après 10 jours de course, le coureur est épuisé mais heureux. « Le plus gros est fait. L’objectif est atteint malgré les difficultés. Tout est dans le mental » L’objectif est double pour Eric : atteindre Clisson, bien sûr, mais aussi et surtout collecter les 3 000 euros manquants pour financer l’achat et la formation d‘un chien pour une personne en situation de handicap. « J’avais collecté 14 000 euros jusque-là, il m’en manquait 3 000 pour atteindre les 17 000 euros nécessaires. Là j’en suis à 6 000 euros collectés. Ca a bien marché. Les gens donnent facilement quand on échange »
Les gens viennent à ma rencontre sur les chemins. On m’offre du café ou à manger et on discute de mon défi. Je rencontre énormément de monde et c’est très enrichissant
Eric Hochart
Les rencontres sont justement ce qui fait aussi le plaisir de l’aventurier. « Chaque jour, je passe 8 ou 10 heures à courir et plus de 2 heures à discuter. Les gens viennent à ma rencontre sur les chemins. On m’offre du café ou à manger et on discute de mon défi. Je rencontre énormément de monde et c’est très enrichissant ».
Chaque soir Eric est aussi hébergé gratuitement chez des personnes qui l’ont contacté pour lui proposer le gîte. « Hier soir j’étais chez des gens qui m’ont contacté en novembre pour me proposer de venir chez eux. Quand je suis arrivé le repas était prêt, la gamelle des chiens aussi. Sur mes trois périples j’ai sorti ma tente qu’une seule fois ! Les gens sont vraiment gentils et généreux. »
En 2019 Eric Hochart s’était élancé de Nantes en direction de Brest pour un périple de 485 km. En 2020 il avait réitéré l’aventure en reliant le Mont-Saint-Michel à Quimper en passant par les Monts d’Arrée. Avec ces défis sportifs Eric veut prouver qu’avec du mental on peut toujours se dépasser et qu’ « il faut arrêter de se plaindre pour des petits bobos »…
Eric et ses chiens sont attendus à Clisson vendredi 22 avril.