Décès de la résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec

La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé dimanche l'Elysée, François Hollande saluant cette "femme engagée" qui était "la dernière survivante" des 33 premières femmes élues députées en 1945.

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C'était une militante de la première heure, une femme engagée. Selon un communiqué de l'Elysée, le président de la République a salué "le parcours exemplaire de cette femme", députée communiste des Bouches-du-Rhône de 1945 à 1951 qui s'était "engagée très jeune dans l'action syndicale et politique", et était "la dernière survivante des 33 femmes élues à la première Assemblée Constituante de la IVe République". "Raymonde Tillon, c'était la Résistance, notre idéal démocratique. Elle a montré la voie. Sachons suivre son exemple", a tweeté le Premier ministre Manuel Valls.
Un peu plus tôt, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait également rendu hommage à "son esprit de liberté, sa soif de justice et sa lutte contre l'arbitraire sous toutes ses formes". Il a rappelé dans un communiqué que la chambre basse avait rendu hommage à ces 33 "combattantes" lors d'une exposition l'an dernier. 

Elle épouse Charles Tillon, ancien chef de la résistance et ministre communiste 


Née Raymonde Barbé le 22 octobre 1915 à Puteaux (Hauts-de-Seine), elle avait épousé en 1935 Charles Nédelec, militant communiste, et était devenue députée des Bouches-du-Rhône sous ce nom, avant de se marier en secondes noces, après la guerre, avec le Rennais, Charles Tillon, dirigeant du PCF, ministre puis exclu du Bureau politique du PCF en 1952 et mort en 1993. Elle-même avait été exclue du PCF pour avoir rejeté la doxa stalinienne. 

Résistante, déportée à Ravensbrück, et députée 


Entrée tôt dans la Résistance, elle avait été arrêtée le 31 mars 1941 et condamnée à vingt ans de travaux forcés par le tribunal maritime de Toulon, selon sa biographie sur le site de l'Assemblée nationale. Emprisonnée tour à tour à Marseille, Toulon et Lyon, elle avait été livrée aux Allemands en juin 1944 et déportée d'abord à Sarrebruck puis au camp de Ravensbrück. Affectée dans une usine de guerre de Leipzig, elle avait réussi à s'évader le 20 avril 1945 et à regagner Marseille. Elle était alors devenue députée.

Une des dernières survivantes des femmes élues députées en 1945


Avec Charles Tillon, ils avaient vécu à la Bouëxière, près de Rennes, après son décès, elle était revenu vivre à Rennes, où il était né. En 2005, elle avait témoigné auprès de l'AFP, rappelant son émotion lors de son élection 60 ans auparavant. "On était émues. Les femmes étaient reconnues comme des citoyennes, en tenant compte de leur travail dans la Résistance", s'était-elle félicitée. "Nous étions de partis différents. Mais toutes nous nous disions: enfin!".
En 2002, elle avait publié ses mémoires, qui portaient pour titre, un vers de  Paul Eluard « J'écris ton nom, Liberté »



Le communiqué de Nathalie Appéré, maire de Rennes
J’ai appris avec tristesse le décès de Raymonde Tillon-Nédelec.

Figure de la Résistance, mémoire de la Déportation, elle était également un symbole du combat pour l’égalité, dernier témoin de l’entrée des femmes à l’Assemblée Nationale en 1945.

Alors que notre pays traverse de terribles épreuves, son courage et son énergie sont pour nous des exemples à suivre. Nous ferons vivre son appel à résister, et garderons en mémoire le combat pour la liberté qu’elle a mené durant toute son existence.

Partagée entre la Provence, où elle exerça ses mandats politiques au lendemain de la guerre, et Rennes – qui  a vu naître son mari Charles Tillon – elle avait décidé de revenir en Bretagne.

Au nom du Conseil Municipal et en mon nom propre, je salue la mémoire et les combats citoyens de Raymonde Tillon-Nédelec avec le plus grand respect, et adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances.
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