Suite à la censure par le Conseil constitutionnel de la Loi Molac, et aux mobilisations de défense des langues régionales, tous les candidats aux Régionales entendent défendre l’enseignement et l’usage des langues bretonnes. Un combat symbolique. Le budget consacré, reste modeste.
Le breton et le gallo sont des langues considérées comme « sérieusement en danger », par l’UNESCO. Ces deux langues sont chacune parlées par environ 200 000 personnes. Soit à peu près 5% de la population bretonne.
La région Bretagne dépense cette année 8,1 millions d’euros pour les langues bretonnes. C’est moins de 0,5% de son budget.
Tous les candidats aux élections régionales promettent d’accentuer leurs efforts pour préserver les langues bretonnes. La différence entre les listes se mesure à l’ampleur de cet « effort », selon le politologue Thomas Frinault.
On retrouve un engagement de tous les candidats sur ce thème. Le débat porte plus sur l'intensité de l'effort à fournir plus que sur le fait de fournir cet effort.
De droite à gauche, tous les candidats sont sur cette ligne commune de "fournir un effort supplémentaire" en soutien aux langues régionales et à l'enseignement immersif. Reste à savoir le montant des investissements proposés.
Cette ligne de front commune entre les candidats se place dans le prolongement du mouvement populaire d'indignation suite aux propos du ministre de l'Education.
En mai dernier, le conseil constitutionnel a censuré la loi dite « Molac ». L’enseignement immersif des langues régionales est jugé ainsi contraire à la constitution française.
Tollé en Bretagne. Les candidats de tous bords font bloc. C’est l’union sacrée pour défendre les langues bretonnes.
Pour Thomas Frinault, la charge symbolique est "inversement proportionnelle" à l'investissement budgetaire que cela représente.
La charge symbolique est forte. Ce soutien peut séduire le noyau dur, usagé mais minoritaire, de ces langues régionales, et va séduire au delà des pratiquants des langues régionales.