Les Bleus, inquiétants défensivement pendant une demi-heure, ont finalement dominé la Croatie (4-2) sur le même score qu'au Mondial, mardi à Saint-Denis en Ligue des nations, revigorés par la précocité record d'Eduardo Camavinga et la résilience de Dayot Upamecano.
Heureux d’avoir effectué mes premières minutes avec l’ @equipedefrance et avec la victoire au bout ! ?⚪️?
— Eduardo Camavinga (@ecama10) September 8, 2020
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"Dès que le coach te met sur le terrain, il faut savoir être performant que ce soit que ce soit une minute, 10 minutes ou 90 minutes", avait-il lancé en début de rassemblement. Il en a eu trente en fin de match contre la Croatie, et il les a mises à profit avec des interceptions, des chevauchées (84e) et même une frappe sèche arrêtée par le gardien (71e).
? La réaction de Camavinga au micro de TF1 après sa première apparition en Équipe de France. ?? pic.twitter.com/UoligQtBtI
— Sparziat' ? (@Roazhon_Spart) September 8, 2020
Un début de match difficile pour les Bleus
Sourcils froncés pour Hugo Lloris, Olivier Giroud se prenant la tête dans les mains depuis le banc... Ces deux images ont longtemps résumé la soirée vécue par les quelques dizaines de personnes autorisées à entrer dans le Stade de France - pandémie oblige -, et les quelques millions d'autres devant leur téléviseur. Au lieu du spectacle espéré pour ce "remake" de la finale du Mondial trois jours après la courte victoire en Suède (1-0), ceux-ci eurent d'abord droit au naufrage défensif des champions du monde.
Pendant la première demi-heure, c'est comme si les Bleus avaient semblé inhibés par cette triste nouvelle, loin de mettre l'intensité suffisante pour rivaliser avec les Croates, sonnés trois jours plus tôt au Portugal (4-1) et revanchards. Upamecano, reconduit en défense dans une équipe très remaniée, avait commencé en Suède samedi par un tacle assassin et un carton jaune en deux minutes. Il a cette fois démarré son match par trois duels de la tête perdus et une perte de balle très dangereuse (14e).
Quant à Lucas Hernandez, en manque de temps de jeu au Bayern et titularisé dans l'axe gauche mardi, il s'est vu rappeler les règles de distanciation physique par un crochet superbe du défenseur Dejan Lovren, auteur d'un but logique dès la 16e minute. Une ouverture du score semblable, dans sa réalisation, à l'égalisation croate il y a deux ans à Moscou.
Ce France-Croatie a d'ailleurs eu autre chose en commun avec celui de la deuxième étoile sur le maillot: les Bleus ont rejoint les vestiaires en menant 2-1, tout en étant très loin du compte. Deux buts en un tir cadré en 45 minutes à Moscou, deux buts en deux tirs cadrés en 45 minutes à Saint-Denis. Le parallèle est bluffant et le sélectionneur croate Zlatko Dalic doit vraiment se demander d'où vient le mauvais sort.
Griezmann s'est réveillé
Deschamps répondra sûrement qu'il s'agit là de talent et d'orgueil. Le talent, d'abord, sur cette magnifique combinaison à quatre amenant le premier but des Bleus, conclu par Antoine Griezmann après un mouvement superbe de Wissam Ben Yedder et Anthony Martial (43e). L'orgueil, ensuite, de ce même Martial, pour aller s'arracher sur un centre de Ben Yedder et contraindre le gardien Dominik Livakovic à marquer contre son camp (45e+1).
Trois minutes pour redonner confiance à Griezmann, dans le doute en club et qui restait sur un penalty raté en Suède. Et pour relancer Martial, le déçu du Mondial-2018.
Autre point positif, Olivier Giroud a encore marqué, sur penalty (77e), son 40e but en Bleu pour sa 99e sélection, ce qui le place à une unité de Michel Platini...Ces deux victoires après près de dix mois sans match, certes poussives, vont offrir aux Bleus un duel au sommet le 11 octobre contre le Portugal, l'épouvantail du groupe de Ligue des nations lui aussi deux fois vainqueur en septembre, dont mardi en Suède (2-0). Avec Camavinga ? Lui se concentre pour l'instant sur la prochaine rencontre du Stade rennais.