Démographie, enseignement, éducation, conditions de vie, emploi et salaires, quelle est la situation à l'échelle de la Bretagne en matière d'égalité entre les femmes et les hommes ? Voici quelques chiffres clés publiés par l'Insee ce 7 mars 2024, veille de la journée internationale des droits des femmes.
Quelle photographie de l’égalité entre les femmes et les hommes se dessine en Bretagne et dans les quatre départements de la région ? Pour le savoir, il aura fallu un partenariat entre l’Insee et le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, afin de comparer les situations en 2020 dans cinq grands domaines : démographie, enseignement-éducation, conditions de vie, travail-emploi et salaires.
À la veille de la journée internationale des droits des femmes, l'Insee publie, ce 7 mars 2024, les chiffres clés pour la Bretagne.
6 ans d'espérance de vie en plus
En Bretagne, comme au niveau national, les femmes vivent en moyenne 6 ans de plus que les hommes. Les femmes représentent 51 % de la population en Bretagne. Tous âges confondus, la région compte près de 100.000 femmes de plus que d’hommes.
Les femmes sont légèrement moins nombreuses que les hommes dans les classes d’âge les plus jeunes et cette situation s’inverse avec l’âge. Cela s’explique par une espérance de vie à la naissance bien supérieure pour les femmes : 85,2 ans contre 79,1 ans pour les hommes en Bretagne en 2020. Ainsi, les femmes représentent 49 % des Bretons de moins de 30 ans et 62 % de ceux de 75 ans ou plus.
Les répartitions de la population entre femmes et hommes sont très similaires d’un département breton à l’autre, y compris pour les classes d’âge les plus élevées, où les répartitions sont les moins paritaires. Les femmes représentent en effet 61 % de la population bretillienne âgée de 75 ans ou plus, 62 % des Costarmoricains et Morbihannais et 64 % des Finistériens de cette même classe d’âge.
Plus diplômées que les hommes et que leurs aînées
Les jeunes Bretonnes obtiennent plus fréquemment un diplôme de l’enseignement supérieur que les hommes. Dans le détail, en 2020, parmi les Bretons âgés de 25 à 64 ans, les femmes sont plus diplômées que les hommes : 43 % d’entre elles sont diplômées du supérieur, contre 35 % des hommes, soit 8 points d’écart.
Cette différence entre les femmes et les hommes est la plus faible en Ille-et-Vilaine (6 points d’écart, avec 47 % des Bretilliennes de 25 à 64 ans détenant un diplôme du supérieur) et la plus élevée dans le Morbihan (9 points d’écart, avec 40 % des Morbihannaises de 25 à 64 ans détentrices d’un diplôme du supérieur).
En Bretagne, comme au niveau national, l’écart entre les femmes et les hommes en termes d’obtention d’un diplôme du supérieur est plus marqué pour les jeunes générations : il est de 12 points parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans et de 3 points parmi celles âgées de 50 à 64 ans. Parmi les femmes de cette dernière classe d’âge, moins d’une sur trois est diplômée du supérieur, alors que c’est le cas d’un peu plus d’une femme sur deux chez les 25-34 ans.
Plus de temps partiel qu'au niveau national
Bien que plus diplômées, les femmes sont pourtant moins représentées sur le marché du travail. Elles exercent plus souvent que les hommes une activité à temps partiel et cette situation est plus fréquente pour les Bretonnes qu’au niveau national.
Dans la région, le taux d’activité des femmes de 15 à 64 ans s’établit à 73 % contre 76 % pour les hommes, un écart de 3 points qui est un peu plus faible qu’au niveau national (5 points). Les quatre départements bretons présentent des taux d’activité des 15-64 ans similaires, pour les femmes (entre 72 % et 73 %) comme pour les hommes (entre 75 % et 77 %).
Les femmes ont par ailleurs davantage recours au temps partiel que les hommes. Dans la région, 20 % des femmes âgées de 25 à 49 ans travaillent à temps partiel contre seulement 5 % des hommes. Ce recours au temps partiel pour les femmes est très homogène en Bretagne (entre 20 et 21 % selon les départements) et il est plus fréquent qu’au niveau national (17 %). Parmi les 25-49 ans, l’écart entre les femmes et les hommes vis-à-vis du temps partiel se creuse avec le nombre d’enfants : en Bretagne, il est de 8 points pour les personnes sans enfant, de 15 points pour les personnes ayant un enfant et de 24 points pour les personnes ayant trois enfants ou plus.
Un salaire inférieur de 15% en moyenne
Certains métiers sont très majoritairement occupés par des femmes, notamment les métiers des services d’aide à la personne ou du soin, tandis que d'autres sont davantage occupés par des hommes, en particulier dans le bâtiment.
À temps de travail équivalent, les Bretonnes perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 15 % à celui des Bretons. Ainsi, en 2021, dans la région, le salaire net (en équivalent temps plein) des femmes s’élève en moyenne à 24 130 euros par an, alors qu'il est de 28 230 euros pour les hommes. Un écart identique à celui enregistré au niveau national. Les disparités salariales entre femmes et hommes sont un peu plus faibles dans les Côtes-d’Armor et dans le Morbihan (respectivement 13 et 14 %).
Des inégalités se creusant avec l'âge
Ces inégalités de salaires se creusent avec l’âge. Dans la région, la rémunération des femmes salariées de 25 à 34 ans est inférieure de 9 % à celle des hommes (1 point de plus que la moyenne nationale). Cet écart atteint 21 % parmi les 50-64 ans (1 point de moins qu’au niveau national).
Les écarts de salaires en défaveur des femmes sont plus prononcés parmi les cadres (17 %), catégorie socioprofessionnelle dans laquelle elles représentent 34 % des salariés, que parmi les employés (5 %), catégorie composée à 73 % de salariées femmes.
Les structures familiales, un facteur de disparités
Les disparités entre les femmes et les hommes s’observent également dans les modes de cohabitation. En particulier, l’autonomie résidentielle et la formation d’une famille sont des situations plus fréquentes chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes. En 2020, dans la région, 43 % des femmes âgées de 18-19 ans, 66 % des 20-24 ans et 91 % des 25-29 ans ont quitté le domicile parental, contre respectivement 36 %, 54 % et 82 % des hommes.
Entre 25 et 49 ans, 12 % des femmes sont à la tête d’une famille monoparentale contre 3 % des hommes. Tous âges confondus, les femmes à la tête d’une famille monoparentale sont par ailleurs plus fréquemment en situation de pauvreté (29 %) que les hommes dans la même situation familiale (20 %).
Entre 25 et 49 ans, 58 % des femmes vivent en couple avec un ou plusieurs enfants contre 53 % des hommes.
Toujours pour la même tranche d'âge, les femmes sont 12 % à vivre seules contre 21 % pour les hommes. L’écart se réduit puis s’inverse avec l’âge : entre 50 et 64 ans, 23 % des femmes vivent seules et c’est le cas pour 22 % des hommes. À partir de 65 ans, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à vivre seules (41 % contre 21 %), en lien avec une espérance de vie plus élevée.
En moyenne plus âgées, les femmes de 60 ans ou plus vivant à domicile sont également plus souvent en situation de perte d’autonomie que les hommes (respectivement 7 % contre 5 % en Bretagne en 2021).
Pour plus d'informations, retrouvez l'étude complète de l'Insee ICI.