Inégalités salariales entre hommes et femmes. Qu’en disent nos députées ?

A partir de ce 6 novembre à 11h25, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année. C’est le message des militants des droits des femmes qui dénoncent inlassablement les écarts de salaires persistants. En 2023, les femmes sont en moyenne payées 15,4% de moins que les hommes. Alors qu’en disent nos députées ? Nous leur avons poser la question.

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Selon l’INSEE, "à temps de travail identique", le salaire moyen des femmes est inférieur de 15 % à celui des hommes dans le secteur privé. À poste équivalent et à durée égale, l’institut de la statistique révèle cependant que l’écart se réduit à 9%.

Ces données amènent notamment la lettre d’information Les Glorieuses à déclarer que les femmes travaillent gratuitement à partir de ce lundi 6 novembre à partir de 11h25 précisément. Car si elles étaient payées au même taux que les hommes, et compte tenu de ce qu’elles gagnent annuellement, elles n’auraient plus besoin de travailler jusqu’à la fin de l’année…

Si dans certains pays, comme en Islande, un appel à la grève des femmes a été lancé par la première ministre le 24 octobre, en France, il s’agit surtout d’une opération de communication qui vise à interpeller l’opinion publique sur les inégalités salariales persistantes.

Alors qu’en pensent nos élues bretonnes ?

Nous avons demandé leur avis à trois députées : Laurence Maillart-Méhaignerie, députée d'Ille-et-Vilaine (Renaissance), Mathilde Hignet, députée d'Ille-et-Vilaine (LFI) et Nicole Le Peih députée du Morbihan (Renaissance).

Sans surprise, les trois députées bretonnes que nous avons réussi à contacter, estiment que c’est un sujet important et qu’il faut que les choses changent.

Un même constat

"Quand je vois ces chiffres, je suis choquée" déclare Mathilde Hignet. "Ce devrait être une grande cause nationale" plaide Laurence Maillart-Méhaignerie. De son côté Nicole le Peih, assure "qu’en tant que femme et cheffe d’entreprise, ce combat est le mien depuis le début des années 90 ". Pour autant ce 6 novembre, aucune députée n'a envisagé d'action particulière dans l'hémicycle ou ailleurs.

Quelle que soit leur couleur politique, le constat est le même : les inégalités salariales sont une réalité. Les femmes occupent moins de postes à responsabilités, plus d’emplois précaires et à temps partiel. Les causes sont diverses mais la maternité et la question de la garde des enfants est un point clef.

"Malgré la loi sur les index de l'égalité professionnelle, force est de constater que le problème n'est pas endigué" déclare Laurence Maillart-Méhaignerie. "Les travailleurs pauvres sont majoritairement des femmes, et beaucoup privilégient des temps partiel faute de mode de garde" analyse la députée brétilienne.

Pour la députée LFI ces inégalités restent une incompréhension. Si les différences de traitement salarial sont interdites par la loi, comment se fait-il que les entreprises continuent de les pratiquer ? Peut-être faut-il davantage de contrôles, suggère-t-elle.

Nicole Le Peih, quant à elle, estime que les choses évoluent. Membre de la délégation aux droits des femmes en 2017, la députée explique avoir participé à la refonte de l'index de l'égalité professionnelle, mis en place pour supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes dans l'entreprise. Selon elle "on commence à voir les fruits de cette mesure". Aussi, elle se dit confiante en l'avenir et estime que "la nouvelle génération sera beaucoup plus exigeante".

Quelles actions ?

L'élue de Pontivy annonce la mise en place d'une concertation autour de la maternité très prochainement.

Laurence Maillart Méhaignerie estime quant à elle que la priorité serait d'augmenter le nombre de places en crèche, et de durcir les contraintes sur les temps partiels. Selon elle, l'arsenal législatif ne serait pas suffisant.

Mathilde Hignet pour sa part, explique que son groupe porte un projet de loi afin de créer un corps de fonctionnaire pour les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap), mesure qui n'a pas été retenue. L'exécutif envisage, sur cette question, de créer des emplois en CDI pour les AESH, qui aujourd’hui ont des contrats précaires.

Par ailleurs la députée Insoumise remarque que l'Assemblée Nationale est une institution dirigée et pensée par des hommes, qui ne prévoit pas de remplacement en cas de congés maternité. "Il y a beaucoup de jeunes parents à l'assemblée, or nous n'avons pas de crèche, pas de congé parental. Si on veut un renouvellement des générations dans l'hémicycle, il faut revoir cela et donner l'exemple". Sa proposition de loi n'a pas été retenue, mais Karine Lebon, députée de la Réunion, aurait l'intention de la reprendre.

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